Chapitre 87 - Preuve vidéo

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Une demi heure. C'est le temps qui a suffit pour que Jin soit empoisonné et tué dans son sommeil, à nos côtés. J'ai envie de vomir, et je sens l'acide remonter dans ma gorge. Maintenant, qui des personnes ici - sans compter Nadeshiko-san qui était avec moi - a bien pu empoisonner quelqu'un pour sortir de là. Et sans même un mobile offert par Monokuma...

C'est le noir complet, je n'ai aucun moyen de savoir qui a pu ou non tuer Jin. Même le témoignage de Yoshio n'est pas fiable. Qui me dit qu'il a pu voir qui s'est approché ou non d'une assiette ou d'un verre que notre ami a touché ? Je ne sais même pas qui avait ou non touché cette fameuse bouteille... Bon sang, je ne peux pas laisser ce meurtre - surtout celui là - impuni !

Je ne remarque que maintenant du traitement que j'ai infligé à ma lèvre, le goût du sang me ramenant au présent. Pas la chose la plus saine, mais je m'inquiéterai de ma santé mentale une fois sortie d'ici... J'inspire et j'expire doucement, je sens les regards sur moi et je dois me calmer, les supporter. Je ne peux pas craquer maintenant. Surtout pas maintenant, alors que nous sommes tous en danger. Je dois rester forte, un peu, juste un peu plus.

«Donc.» ma voix ne tremble pas, dieu merci. «Je dois savoir ce que vous faisiez tous et toutes au moment de la mort. Nadeshiko-san exclue, étant donné qu'elle et moi sommes les seules avec un alibi, aujourd'hui.

- Et bien... J'étais avec Jin, et j'ai rien vu de suspect.» Yoshio se ronge les ongles, et je ne peux que le comprendre. Ce procès est personnel. Plus stressant que d'habitude. «Je crois que Kikenna peut confirmer ?

- Et bien, oui, c'est vrai... On était tous les trois dans le réfectoire, mais j'étais trop loin pour confirmer qu'il n'a rien fait aux légumes de Tsuta-kun.

- J'étais en train de me reposer tu-sais-où, Atsu. J'ai rien vu de suspect, comme tu peux t'en douter.

- Et moi... J'étais dans ma chambre. J'ai pas vraiment d'autre alibi... Enfin, je suis passé dans le réfectoire à un moment, et Tsuta-san m'a parlé un peu mais Wakeshima-san n'était pas là...

- Je devais être parti chercher un truc dans ma chambre, alors.»

Ça ne m'aide vraiment pas du tout. Tout le monde, à part Ikaku mais comme il l'a lui même dit, il est un assassin, s'est retrouvé dans le réfectoire dans un moment X. Je suis complètement lâchée dans le vide et.... Et je ne peux pas trouver qui est coupable avec juste ça, pas vrai ?

Je regarde chacun des suspects. Ikaku et son air impassible juste à côté de moi, mais je peux voir sa main ouverte vers moi. Je la prends rapidement, reconnaissante de son aide. Taiwa-san a l'air complètement épuisé, comme n'importe qui ayant veillé avant un meurtre le serait... J'en sais quelque chose. Kikenna-san a l'air a peu près dans le même état que tous les jours qui ont suivi la mort de Nise-san : misérable. Et Yoshio... A l'air énervé. Mais pas la colère pure à laquelle je m'attendais. Il dévisage Monokuma, qui nous moque tous depuis son trône, au dessus de nous, de ces meurtres, de ce que nous ressentons. J'ai envie d'arracher le sourire de la partie noire de son visage, même si je sais les conséquences de s'en prendre à lui. Ces derniers temps la mort devient plus désirable qu'elle ne l'a jamais été à mes yeux.

Le capitaine des damnés rigole soudainement et un frisson me parcourt. Ce... N'est rien de bon. Je le sais. L'envie - non - le besoin de m'enfuir loin de ce tribunal me saisit.

«Bah alors, mes oursons, on a un problème ? On est perdus ? Vous en faites pas, papa-Kuma est là !

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Ça veut dire, mon petit guitariste en sucre, que j'ai peut-être un indice qui pourrait vous aider... Mais pour ça, il faut que vous soyez préparés à toutes les possibilités !

Danganronpa : Disrupt [Fancast]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant