Chapitre 47 - Trio

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Le repas s'est passé dans un calme presque étonnant, si on oublie les bâillements à répétition de certains camarades. Même pas douze heures depuis le début du mobile mais on en voit déjà les effets... Je suis inquiète, pour être sincère. À partir de quand le manque de sommeil devient dangereux ? Je n'en sais pas assez pour le dire.

Le réfectoire se vide petit à petit, me laissant seule à ma table. J'ai à peine touché à ce que j'ai pris de la cuisine. En fait, l'idée même de manger me donne envie de vomir aujourd'hui, donc mieux vaut limiter la casse. Je soupire en me levant, allant mettre dans le frigo mes restes. Si je ne les mange pas ce soir ça fera au moins un heureux.

Je me dirige vers la bibliothèque, prenant le premier livre qui me vient pour passer le temps. Je vois Taiwa-san posé dans un autre coin de la pièce, silencieux, en train de dessiner. J'ignore ce qu'il fait en particulier, mais je n'ose pas lui demander. Je ne veux pas risquer de ruiner un moment de calme pour lui. Il en a besoin, je pense. Et au moins, ça me permet de garder un œil sur lui, qu'il ne fasse pas de mal à lui même ou un autre.

Mon livre n'est pas particulièrement passionnant, mais je fais avec. Au moins les personnages sont bien écrits, et j'ai bien besoin d'une distraction. Le bruit des feuilles qui se tournent est le seul dans le lieu et je dois avouer que, si ce n'était pour ce bracelet, j'aurai pu m'endormir sur ma lecture. Et j'aurai pu rester jusqu'à avoir faim, si ce n'était pour l'apparition de Kami-san au dessus de mon épaule, souriant légèrement. J'ignore comment il parvient à se faire oublier aussi facilement, mais celà m'effraie, je dois l'avouer. M'effraie assez pour me faire sursauter avec un petit cri, attirant également l'attention de Taiwa-san.

«Oh, désolé, je t'ai effrayé ? Ce n'était pas mon but.» je lui fais signe que ce n'est rien en calmant mon pauvre coeur, qui n'a pas apprécié cette apparition «Wakeshima-san m'envoie juste te chercher. Il aimerait savoir si tu souhaiterais manger avec lui et Tsuta-san, apparemment.

- Ce... Serait avec plaisir. Je dois juste ranger ce livre...»

Le journaliste hoche la tête, toujours son éternel sourire aux lèvres avant de quitter la pièce. J'ignore pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il... Ne va pas bien. Ses yeux avaient une tristesse comparable à celle de Taiwa-san. Ça m'inquiète, je dois bien l'avouer, on dirait que je vais devoir faire attention à lui.

Je quitte la bibliothèque après avoir salué le mangaka, qui semble de nouveau plongé dans son oeuvre. Mes pas sont la seule chose que j'entends dans les couloirs, et au vu de l'heure indiquée, la nuit ne devrait pas tarder. L'heure aurait pû m'aider à savoir où nous sommes sur le globe, en fonction de l'heure à laquelle le jour se lève et se couche, mais je crains que Monokuma n'ait pas mit la réelle heure. Après tout, ça ne serait pas la première fois que cet ours manipule les faits dans une tuerie pour le bien de ses jeux.

Je secoue un peu la tête pour chasser ces pensées. Je n'ai pas envie de me fatiguer à penser aux manigances de notre kidnappeur. J'arrive rapidement au niveau des chambres pour voir que mes camarades m'y attendaient, un sourire aux lèvres en me voyant. Wakeshima-san est le premier à parler et ouvre la marche, Tsuta-san et moi-même sur ses talons. Le guitariste semble s'amuser à taquiner notre ami sur un certain "Miku". Je fais vite le lien entre ce nom et l'ami dont m'avait parlé hier Tsuta-san.

Au moins je ne suis pas la seule à avoir remarqué l'air de Tsuta-san quand il parlait de lui.

«Je te dis mec, t'es genre, coooomplètement amoureux !

- Je ne le suis pas ! C'est... Juste un ami très proche.

- Ouais, et moi je suis bassiste. Nan, mauvais exemple, je sais jouer de la basse...»

Danganronpa : Disrupt [Fancast]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant