Danganronpa : Disrupt [Fancast]

Chapitre 99 - Épave.

Je suis paralysée. De peur et littéralement, la prise de Kikenna-san sur moi trop forte pour que je puisse me débattre correctement. Je commence à manquer d'air et je sais que si nous ne partons pas bientôt, alors nous allons tous mourir sur ce navire, comme ceux avant nous.

Mon regard trouve celui d'Ikaku. Il a l'air aussi surpris que moi, mais ses réflexes prennent le dessus alors que-

BOOM.

Le son du coup de feu aussi proche de moi est assourdissant, et je sens quelque chose de chaud couler de ma joue. Mais la prise de Kikenna-san a disparu, et je peux courir vers les trois personnes qui sont encore là. Je me tourne a peine pour voir l'instigatrice de toute cette histoire au sol, se tordant de douleur en serrant son épaule. Je vois le pistolet encore fumant d'Ikaku.

Il ne l'a pas tuée.

Il me secoue et je reviens à la réalité, au présent. Courir, il faut courir. Le navire va couler, et nous avec si nous ne partons pas vite. Ikaku me prend la main et nous partons, Nadeshiko-san et Taiwa-san sur nos talons. J'ai peur, je suis terrifiée mais mes jambes fonctionnent seules, en autopilote.

Nous quittons le tribunal, et tournons vers la sortie la plus proche. J'ai l'impression d'entendre l'eau monter depuis le dernier étage, plus rapide que nous ne le serons jamais.

La porte vers l'extérieur est verrouillée. Je sens mon souffle s'accélérer et la panique peu à peu faire sa place.

Je vais mourir ici.

Je vais mourir ici, je vais mourir car j'ai voulu jouer les héros, je vais mourir car je n'ai pas voulu faire un pari et faire un peu de comédie. Je vais mourir car je me pensais mieux que Kikenna-san.

Taiwa-san me secoue l'épaule et je me tourne vers lui. "Inspire lentement" me dit-il. J'essaie d'appliquer son conseil, mais ma respiration est traître et ne fait que s'accélérer.

Je sens quelque chose me porter et instinctivement je vais me refuser visage contre l'épaule de la personne. "Tu as la clé, Atsu ?" Sa voix est calme, posée. Je hoche la tête et dit d'une voix tremblante de chercher ma poche gauche. Une main récupère la clé et une serrure tourne, l'air frais frappe l'arrière de ma nuque. Ma clé ? Celle de Yoshio... Un passe partout, oui, évidemment.

Je n'arrive toujours pas à me calmer. J'aimerai que Jin soit là, il aurait les mots, il aurait le calme nécessaire ici, il saurait quoi faire.

Le sol tremble et je sens que je tombe en arrière, mais quand je lève les yeux c'est simplement que le navire penche en arrière. Est-ce qu'il va faire comme le Titanic et se briser en deux ? Ou est-ce que je n'aurai même pas le droit à une fin aussi mémorable ?

Une fin mémorable. Quelle idée idiote, aucune fin n'est mémorable.

«Bon. On va sauter.

- On va quoi ?!»

Je m'accroche plus fort à Ikaku quand il commence à courir, et derrière nous Nadeshiko-san récupère à son tour dans ses bras Taiwa-san. Est-ce que son mollet va seulement tenir le coup...?

Une explosion retentit et je serre encore plus, je ne sens même plus mes mains entre l'air froid et ma prise sur le t-shirt d'Ikaku. Il me dit de ne pas le lâcher et je l'écoute, cachant mon visage dans son cou.

Puis, je tombe, toujours dans des bras. Et le temps se ralentit, mes yeux se ferment, mon sang cesse de couler et c'est comme si je mourai maintenant.

Puis, le froid me ramène au réel, a la vie. Je me bats pour la surface, pour de l'air, et je résiste à l'eau sombre et ses profondeurs.

Je perce la tension de l'eau et je suis seule. J'essaie de rester à la surface, de ne pas couler, trouver quelque chose pour flotter, n'importe quoi. Je sens qu'on m'attrape par le torse et si je panique pendant quelques instants, je reconnais le bras couvert de cicatrices d'Ikaku.

BOOM

Le navire coule pour de bon, des flammes éclairant la surface de l'eau de rouge et d'orange, la chaleur touchant mon visage contrastant avec le froid qui m'entoure. Je mord ma lèvre et essaie de porter une main à ma poche. La clé de Yoshio est là, et je la serre encore plus fort.

Des larmes viennent se rajouter à l'eau sur mes joues alors que je suis montée sur un petit morceau de bois où se trouvent aussi Nadeshiko-san et Taiwa-san, suivie par Ikaku. Je regarde la fin de la Tuerie, la fin de cette folie. Et je ne peux m'empêcher d'être triste.

Je sens des bras m'entourer alors que j'éclate en sanglot. Ma joue me pique, j'ai mal aux poumons, je suis gelée.

Je suis vivante.

Et cette histoire est enfin finie.