Chapitre 57 : Chacun pour soi.

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Les ventilations sont toujours aussi serrées que la dernière fois que je les ai empruntés. Je dois éternuer une bonne demi-douzaine de fois à cause de la poussière accumulée mais je me retrouve rapidement dans la cachette où j'ai pû parler en seul à seule à l'assassin ultime avant de connaître son ultime.

Je n'entends aucun bruit quand je tombe de la grille, et n'arrive pas à discerner quoi que se soit dans l'obscurité de la cachette. Je cherche à l'aveugle un moyen d'amener de la lumière en ce lieu et je le trouve après ce qui me semble une éternité à tâtonner dans le noir. Je soupire et prends enfin le temps de réellement étudier l'endroit pour la première fois en l'absence de Bôkyaku.

Il y a un bar, sur lequel je vois de nombreuses traces de couteau et un saladier rempli de fruits encore frais et pas attaqués. Je ravale mon envie de prendre une pomme et vais un peu plus loin dans la pièce.

De l'autre côté du bar se trouve le couteau qui doit servir à faire ces marques dans le bois ainsi qu'une bouteille d'eau simple à moitié vidée. Je vois également un carnet, fermé. J'ouvre une page au hasard et c'est à peine si j'arrive à lire correctement ce qui est marqué. J'ai l'impression de lire un écolier, qui ne comprends pas encore correctement le japonais et n'a jamais bien retenu les kanjis.

Je n'arrive pas à comprendre de quoi parle le journal - car c'est de toute évidence ce dont il s'agit. Il est fait mention d'un homme, d'un enfant. L'auteur décrit un cauchemar on dirait.

Un frisson me parcours quand j'entends un bruit sourd de la ventilation. Comme quelqu'un qui en tombe. Je referme vite le livre et m'arme du couteau, aussi ridicule puis-je paraître avec ça à bout de bras.

Bôkyaku émerge de la ventilation et ne retient pas son rire en me voyant ainsi. Je sens mes joues chauffer de honte mais ne bouge pas pour autant.

«Quoi, tu as eu peur du bruit dans le plafond petite ?

- Ne m'appelez pas ainsi. Et arrêtez de rire.

- Ça risque d'être compliqué ! C'est pas avec ça que tu pourras me faire quoi que se soit tu sais ?» il se redresse et prend avec une facilité déconcertante le couteau de ma main avant de le poser sur le bar de nouveau et prendre une pomme. «Qu'est ce que tu fais là dis moi ?

- Je venais m'assurer que vous ne prépariez pas de mauvais coup.

- À quoi bon ?» il hausse les épaules et va s'asseoir sur une chaise que je n'ai pas eu le temps d'aller examiner «J'ai fais ce qu'on m'a payé à faire, le mobile n'est pas encore là... J'ai juste à attendre maintenant !

- Attendre... Le prochain meurtre.

- Exactement. Et ne pense pas que tu es sauvée car je te trouve intéressante d'ailleurs. Maintenant, c'est du chacun pour soi. Si tu crève ça serait intéressant aussi, rien que pour voir la réaction de tes deux amis.»

Il me fait un grand sourire et je grimace avant de remarquer ses cicatrices. Il n'en avait pas avant, en tout cas pas aussi visibles et nombreuses. Son bras gauche en est littéralement recouvert de ce que je peux en voir. Une pointe d'inquiétude se crée en moi malgré ma méfiance à propos de lui. Comment quelqu'un qui a pu aussi facilement mettre à terre Monimono-san peut avoir tant de marques ?

Je me reprends vite et arrête de fixer la peau de son bras pour prendre le carnet à la place et je peux immédiatement le voir se tendre du coin de l'oeil.

«C'est à vous, pas vrai ?

- Tu l'as lu.» il a beau le phraser comme une question, je sens bien que c'est une affirmation de sa part. «Tu fouilles beaucoup.

- Je n'ai ouvert qu'une page au hasard. Vous l'avez laissé ici, n'importe qui aurait pû le lire.

- Tu es la seule fouineuse à être venue, tu surestime la popularité de cette pièce petite. Donne moi ça maintenant.

- Est-ce l'objet que Monokuma vous a donné ?

- Et quoi si ça l'est ?» son ton devient froid et je dois me reprendre pour ne pas m'enfuir en courant. J'ai l'impression qu'il pourrait me tuer sans même essayer. Et c'est sans doute le cas. «Donne. Moi. Ça.

- En quoi est-ce en lien avec votre ultime ?

- .... Quoi ?

- Cet objet. De ce que j'ai vu jusqu'à présent, tous les objets ont eu un lien avec nos ultimes.» mon badge, le médiator de Yoshio, les gants de Jin, le stylo de Taiwa-san... Ce carnet maintenant. «Donc quel lien celui-ci a avec le votre ?

- ...» il se lève et récupère le carnet, un peu plus violemment cette fois et me fixe directement dans les yeux «Tu crois que je vais te le dire si facilement Masayoshi ?

- J'apprécierai que vous coopériez oui.

- Que je coopère ?» j'ai l'impression qu'il est sur le point d'explorer de rire ou de colère. Les deux peut-être. Mais quelque chose me pousse à lui tenir tête. «Tu veux pas non plus que je te laisse me buter tant que t'y es ? Que je sois ton garde du corps ?

- Je ne vous demande pas ça Bôkyaku. Simplement de me dire le lien entre ce journal et votre rôle d'assassin.

- T'as dû comprendre que je l'ai écris nan, ça te suffit pas ?!» Il repart sur sa chaise et me fusille du regard. «Tu veux pas non plus un résumé de ma vie ? Arrête d'essayer de t'impliquer dans mes affaires.

- Sinon ? Vous l'avez dis, vous allez attendre. Et vous savez que si je meurs, vous serez le premier suspect.

- ...» J'ai l'impression qu'il est prêt à me sauter dessus et me briser la nuque immédiatement. Mais il se contente de se poser un peu plus contre le dossier de son siège, le carnet posé sur ses épaules. «J'écrivais mon entraînement d'assassin là dedans. Satisfaite ?

- Alors qui-

- Hep.» Un sourire indéchiffrable nait sur ses lèvres «Une question seulement. T'auras qu'a revenir si tu veux espérer en savoir plus. J'suis clair ?»

Je reste une seconde avant de soupirer et d'hocher la tête. Je me retourne et vais vers la grille d'aération en tirant une chaise pour remonter, mais avant que je ne puisse disparaître dans les conduits, il m'appelle.

«Oublie pas Masayoshi.» Son sourire mystérieux est toujours là, me glaçant le sang «Chacun pour soi.»

***

Damn j'ai l'impression d'avoir écrit Atsu OOC mais je vous jure que ça fait sens qu'elle soit plus méchante et agressive avec Ikaku.

M'enfin, j'ai actuellement un plutôt bon rythme d'écriture, ce qui n'est pas bon signe. Je vais vite le perdre .-.

J'espère que ça vous plait  n'empêche ce FTE avec Ikaku, plus stressant et tendu. Promis, tous ne seront pas comme ça ^^"

Danganronpa : Disrupt [Fancast]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant