Chapitre 68 - Construction et méthode

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Bôkyaku a décidé ne pas me quitter de la journée, il semblerait. Enfin. Il m'a laissée, une fois, quand j'étais en compagnie de Yoshio et Jin pour le repas. Ça ne me dérange pas vraiment pour être tout à fait honnête, c'est une présence calme et qui ne m'inspire aucune animosité, heureusement. Il est simplement là, comme un chat qui cohabiterait avec moi. Maintenant que j'y penses, je le compare beaucoup à cet animal.

Après le repas rapide, Jin et Yoshio ont été invités par Nadeshiko-san à faire de la pâtisserie avec elle. Me laissant de nouveau avec Bôkyaku, marchant dans les couloirs du navire.

Nous échangeons quelques mots, rien de bien passionnant. Nos pas résonnent et je dois marcher un peu plus vite si je veux aller au même rythme que lui, privilège de personne grande j'imagine.

Nous tombons sur Taiwa-san, assit dans le couloir. La peinture a bien avancé on dirait, il ne reste plus que Fûpu-san et Monimono-san a peindre, le premier étant déjà avec quelques couleurs sur son visage et ses cheveux. L'artiste lève les yeux vers nous et nous fait un signe poli de la tête. Je lui rends son salut quand Bôkyaku se contente de regarder les visages peints.

«T'as vachement avancé, en si peu de temps.

- Ça fait déjà plus d'une semaine que j'fais que ça, je dirai que j'ai perdu la main au contraire.

- En quoi ?

- T'y connais rien en manga donc j'vais pas faire genre que c'est bizarre.» je suis presque surprise de la facilité avec laquelle ils échangent, mais j'imagine qu'ils ont parlé après la fois où Taiwa-san et moi sommes allés voir l'assassin dans sa cachette. «En gros, dans le manga, on doit faire des illustrations parfois. J'aime bien en faire de très grandes pour le fun, et comme ça quand c'est réduit, on voit moins les défauts.

- Puis-je vous demander comment vous trouvez vos idées ?

- Internet, ma vie, mes rêves... Rien de bien incroyable. Mais du coup, je sais pas mal de trucs randoms maintenant, pour des recherches.

- Du genre, l'artiste ?

- M'appelle pas comme ça, je te l'ai déjà dis. Genre... Si on mettait sur une balance toutes les fourmis de la terre d'un côté et tous les humains de l'autre, alors les fourmis seraient plus lourdes.

- Comment t'apprends des trucs comme ça...?

- Internet, je te l'ai dis. Et j'ai fais un manga sur les fourmis, y a quelques années. Il est techniquement toujours en cours mais ici j'ai pas trop eu l'occasion de le continuer. Fin, en tout cas pas de le publier, je dessine quand même un peu en dehors de ça.

- Je suis intriguée, à présent. Pouvez vous nous dire comment vous faites vos histoires ?

- Eh, je suppose que ça dépend.» il pose son pinceau sur un morceau de sopalin et s'étire assez pour que j'entende un "pop" de la part de sa colonne, assez pour que je grimace «Disons... Je t'avais parlé d'un manga de magical girls, Masayoshi-san, ou pas ?

- Il ne me semble pas.

- Bah c'est l'occasion. Quand j'ai eu l'idée de ce manga, c'était quand je voulais un peu tenter des nouveaux trucs, alors je me suis mis à regarder quel genre je ne lisais pas du tout. J'avais de l'horreur, de la romance, de la sci-fi... Et après, quand ma mère m'a demandé ce que j'avais pensé d'un anime qu'elle avait regardé y a quelques années, j'ai réalisé que j'ai jamais lu ou écrit le moindre magical girl.

- Je ne pensais pas ça possible.

- Je suis pas ignare non plus hein, je savais genre, le plot basique de Sailor Moon ou Precure. Mais j'avais jamais lu. Du coup, j'ai commencé à lire et regarder les plus populaires, m'inspirer des clichés et des tropes. Et du coup, après, j'ai rencontré Akemi et j'avais une idée précise de comment je voulais faire ma protagoniste.

- C'est... Très intéressant. Est-ce que vous me permettez de revenir vous poser plus de questions dans le futur ?

- Si tu veux, j'veux dire... Si je peux parler du truc que j'aime, alors autant en profiter.

- Ça t'dérange si je te regarde peindre ?

- Nan. Taisez vous juste maintenant.»

Il sourit un peu, et si Bôkyaku reste debout, je décide de m'asseoir aux côtés de Taiwa-san, regardant le pinceau appliquer la peinture sur le mur. Il y a une certaine beauté, dans la manière dont les couleurs qu'il a choisi se marient, et j'ai l'impression que je pourrais le regarder pour des heures.

Je suis honnêtement surprise qu'il ne soit "que" l'ultime mangaka. Il a de toute évidence des capacités dans différentes formes d'arts. Le dessin, la littérature, la peinture... Je me demande si un jour j'aurai l'occasion d'en voir plus.

***

Hhhhh plus court chapitres dernièrement, vous savez ce que ça veut dire :D

Nan, je plaisante un peu, promis. Plus sérieusement, j'aime beaucoup Eiichiro, si bien que des gens doivent penser qu'il est un self insert mdr-

Danganronpa : Disrupt [Fancast]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant