4. Memories.

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Je souris en voyant Zac me rejoindre sur cette fameuse étendue d'herbe où nous avons pris l'habitude de déjeuner tous les midis. Un mois s'est écoulé depuis la soirée où Bryan avait violemment pris Lana par le poignet. April et moi ne nous sommes pas parlé depuis. Elle est toujours avec Bryan, et la vie a tout simplement repris son cours normal. Mes bleus sont partis, emportant avec eux tout ce qu'ils avaient engendré. C'est encore une journée ensoleillée, mais ce soir je ne pourrai pas aller surfer. On a du boulot, et puis je dois m'entraîner avec mon père.

- J'aime la vie ici. Le soleil jusque novembre, c'est vraiment top. Sourit Zac.

- C'est vrai. Je réponds en mettant mes mains dans mes poches, parce que mine de rien, décembre approche, et les températures commencent à descendre, bien que le soleil soit encore là. On passe des 30 °c de l'été aux douze degrés de l'automne, on est même presque en hiver.

On a discuté lui et moi, de ce qu'il s'est passé chez Bryan, il m'a remercié d'avoir aidé April. Il a aussi parlé avec elle, mais il semblerait que la starlette ne sois pas décidée à sortir L'idiot qui lui sert de copain de sa vie. Je sais qu'elle peut nous voir d'ici, de la même façon que je vois actuellement Bryan loucher sur son décolleté. Je lève les yeux au ciel.

- Tu as vu, ce truc ? Il y a un artiste français qui a fait un grand trompe l'œil sur la façade d'un immeuble en Italie. C'était super beau. Dit mon meilleur pote.

- T'as vu ça ou ? Je ris.

- Sur cette chaine d'info culture.

Je souris. Zac n'en a pas l'air, mais c'est un artiste au fond de lui. J'admire discrètement les dessins qu'il fait dans ses cahiers à chaque fois que je l'aide à faire des maths. Il n'aime pas parler de ça, c'est son truc à lui, quelque chose qui lui est propre, qu'il aime, mais dont il ne parle pas. Le dessin est un moyen d'expression à lui-même, alors pourquoi en discuter si il parle tout seul.

- T'as une photo ? Je demande. Parce que j'adore en savoir un peu plus à chaque fois qu'il me parle de loin de ce qui le passionne.

Il me tend son téléphone et c'est vrai qu'on pourrait y croire, à ce trompe l'œil. C'est incroyablement bien fait, et je me demande si mon pote serait capable de faire un truc comme ça, un jour. Je sais qu'il ne veut pas vivre de ça. Pour lui c'est comme une pause, de dessiner, un petit break dans la journée. En faire son travail, c'est en faire une obligation, quelque chose d'imposé, et je crois que ça casserait tout le charme de ce qui lui plait là-dedans.

La sonnerie annonçant la reprise des cours retentis, et nous échangeons un regard plaintif. Ni lui ni moi n'avons envie d'y retourner.

- Pars devant, il faut que j'aille voir ma sœur. Me dit il.

J'hoche la tête, et me dirige vers notre salle. Je n'ai pas beaucoup d'amis dans la classe. En fait, à part Zac, je n'en n'ai aucun. Certains me dévisagent en se disant probablement que je suis le mec qui a frappé le grand Bryan, d'autres adhèrent à la réputation qu'il me donne sans se poser de questions. Je suis le skateur, le mec anti-social. Finalement, ils sont tous bêtes. Ils ne voient pas plus loin que le bout de leur nez, mais ça me convient. J'aime cette image, au moins, personne ne vient me faire ch*er, et je vis très bien ma vie comme ça. J'ai compris depuis longtemps que ça ne sert à rien d'être entouré d'un tas de personne, il suffit de sa famille, et d'un ou deux amis très proche, ils peuvent être peu nombreux, mais au moins, ils sont sincère.


Pdv April :

Je soupire en rejoignant Bryan dans sa voiture après avoir vu Zac. Il est tendu en ce moment. Depuis qu'Easton l'a frappé, en fait. Mais je n'y prête pas attention. Une de ses plaies peine à cicatriser, j'ai eu beau lui dire cinquante fois de la désinfecter, il ne l'a jamais fait.

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