64 - Family-in-law

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Quand j'ouvre les yeux, je suis nauséeux. Je tiens entre mes doigts la main inerte de mon petit-ami, et rien n'a changé.

Moana est toujours allongé sur son lit d'hôpital. Ses yeux sont toujours clos. Son électrocardiogramme émet toujours ces sons répétitifs et réguliers.

L'homme en face de moi semble toujours si différent de Moana.

Ma tête est posée sur le bord du lit, et je suis assis dans le fauteuil de la petite chambre, sa main serrée dans la mienne. J'ai extrêmement mal au cou. Ça fait plusieurs jours que je ne me suis pas douché, je ne bois que trop peu et je ne mange que des barres céréales achetées au distributeur au coin de la rue. Je suis trop soucieux pour quitter la chambre de Moana.

En m'étirant, toujours sans lâcher ses doigts légèrement gonflés par les produits qui lui sont administrés, j'entends des voix à l'extérieur de la pièce, dans le couloir de l'hôpital. Elles sont feutrées, mais je sais parfaitement de quoi elles parlent.

« Tu te fiches de moi, Aitu ?! Il est encore dans la chambre de Moana ?!

- Calme-toi, Vaimiti... Il a autant le droit d'être là que toi. Il est inquiet, c'est normal...

- Je suis sa mère !! Lui, il est juste... Son ami.

- Tepahi... C'est important pour Moana. Tu sais parfaitement qu'il est la seule personne que Moana souhaite avoir à ses côtés. Tu ne peux pas l'empêcher d'être là. C'est difficile pour lui aussi., répond le père de Moana.

- Il ne... Il ne le connaît pas comme je le connais... Il ne l'aime pas comme on l'aime...

- Soyons clairs, mon amour, Moana est la prunelle de mes yeux, tout comme Teora et toi. Mais... Je suis convaincu qu'Ange aime Moana bien plus fort que ça. Il mérite d'être là si c'est ce qu'il souhaite.

- Il n'est même pas de la famille ! Il n'a pas le droit !

- Si tu penses ça, alors pourquoi... Pourquoi est-ce que tu as accepté de lui donner un billet d'avion ?...

- Je-...

La mère de Moana soupire longuement.

- Il serait venu avec ou sans mon aide. Mais sans ça, il se serait tué sous le travail pour se payer un billet. Le Seigneur m'a appris à aider les gens quand je le peux.

- Et pourquoi tu as inscrit son nom dans la liste des personnes autorisées à voir Moana ?...

Encore une fois, elle laisse un long silence planer, qui me pèse même de l'autre côté du mur.

- Parce que je sais qu'il est important pour Moana.

Une petite voix fluette s'élève :

- Est-ce que je peux aller voir Nini maintenant ?

- Non., répond sa mère. Tu attendras qu'il soit parti.

- Māmā !!... S'il te plaît !!..., se plaint Teora.

- J'ai dit non, Teora.

- Dès qu'il s'agit d'Ange, tu es trop fiu Māmā. », grogne-t-elle avant d'entrer dans la chambre à l'encontre des ordres de sa mère.
(Tu es trop pénible Maman.)

Elle sourit en me voyant.

« Salut, Monsieur Ange !

Elle s'approche de moi, et jette un petit regard triste à son grand-frère.

Elle reste un moment immobile, à le regarder avec son air nostalgique, et je ne sais quoi lui dire. Je ne veux pas lui mentir, et je ne veux pas la blesser. Je ne sais même pas si elle comprend la situation dans laquelle il se trouve. Elle n'a que neuf ans.

Moon's flowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant