28 - A bed big enough for two

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Mes larmes coulent le long de mon visage alors que les vagues coulissent les unes sur les autres paisiblement, ornées de différents surfeurs maladroits.

Ça faisait un moment qu'entre Henry et moi, ça n'allait plus. Et on est restés amis. C'est même suite à mon appel qu'on s'est séparés.

Alors pourquoi ça me blesse autant ?... Pourquoi je pleure seul sur une plage dans un pays que je connais même pas, alors que je savais déjà que ça finirait comme ça ?...

« Kyle., chuchote une voix près de moi.

Son propriétaire s'assoit à côté de mon corps lourd et meurtri, et murmure :

- Tu es triste, n'est-ce pas ? Explique-moi.

- Avant-hier, Henry et moi, on s'est séparés... On a discuté, et on en a conclu que plus rien n'allait, et que ça ne servait à rien d'essayer de maintenir les morceaux de notre relation au lieu de constater qu'elle était brisée, m-mais... Ça fait quand même mal...

- Pourquoi ?

- P-Parce que... Ça fait quatre ans qu'on sort ensemble e-et... Maintenant que je ne l'ai plus, j'ai l'impression d'être seul au monde-... Je vais devoir déménager, et avancer sans lui, e-et je n'avais jamais prévu ça... Ça fait quatre ans que quand je s-suis triste je vais me réfugier dans ses bras m-mais maintenant je suis tout seul...

Il fronce les sourcils.

- Tu n'es pas tout seul, tu es avec moi.

Je souris légèrement, entre mes larmes.

- Non... Je parle de « dans ma vie ». je suis avec toi, mais dans ma vie, je suis tout seul...

Il soupire, assis à côté de moi, et pose sa tête sur mon épaule.

- Moana ne t'a pas emmené te saouler pour oublier ?, demande-t-il.

- Si... Bien sûr que si... Il m'a emmené dans un bar gay et on a bu jusqu'à ce que je sois raide mort... Mais... Ce ne sont pas quelques verres qui me feront oublier l'homme que j'ai aimé pendant tant d'années...

- Hum.

Il attrape ma main, et la serre entre les deux siennes, avant d'y déposer un petit baiser.

- Dis-moi quoi faire pour t'aider.

Je souris, attendri, et renifle.

- Emmène-moi faire un truc que tu aimes...

Il hoche silencieusement la tête, et Aimata m'entraîne vers chez lui. Il est difficile de lire en lui, mais je dirais qu'il semble... Soucieux.

Son éternel demi-chignon saute de haut en bas alors qu'il me traîne dans les rues tahitiennes, et je souris. Moana a vraiment des amis en or.

Il ouvre la porte de son appartement, et je lui fais signe qu'il est inutile qu'il lise sa fiche de bon accueil. Je me débarrasse moi-même de mes chaussures, et m'assois poliment sur son canapé.

Aimata fronce les sourcils en me voyant m'assoir.

- Quoi ?, demande-je.

- Dans ma chambre., indique-t-il.

J'écarquille les yeux, et manque de m'étouffer. C-Comment ça « dans sa chambre » ?!

Je le suis alors. C'est Aimata, après tout. Ce n'est pas comme s'il allait me demander de me déshabiller pour faire des galipettes dans son lit. Alors j'entre dans sa chambre, qui est jolie, peinte en bleue, avec quelques photos de ses amis dans un cadre noir posé sur son bureau, et un set-up de gaming.

Moon's flowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant