96 - Dizziness

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           « Monsieur Ébène, que pensez-vous du dernier combat de Monsieur Tony Yoka ?!

- Monsieur Ébène, Monsieur Ébène, par ici s'il vous plaît !

- Avez-vous des informations sur votre prochain opposant ?!

- Est-il vrai que votre ancien ami Ed se dope pour ses matchs ?!

- Quelle sera votre prochaine compétition ?!

Les flashs des caméras me martèlent le crâne, je n'en peux plus de toutes ces questions... Je sais que les rapaces de journalistes veulent tout savoir sur le boxeur en vogue du moment et sur sa progression fulgurante, mais je n'en sais rien, moi !! Je n'ai pas d'avis sur leurs questions stupides !!

Voyant que je commence à décrocher, mon interprète Edvin pose sa main sur mon genou sous la table, et Émile chuchote :

- Ça va aller, Mo'. On va les calmer.

De sa voix rauque et autoritaire, il intime alors :

- Pas tous à la fois !! Posez vos questions chacun votre tour si vous voulez avoir une chance d'avoir une réponse !!

Edvin retire sa main et je le remercie d'un signe de tête. Les interviews après les combats, c'est vraiment le pire. « Conférence de presse » mon cul, c'est plutôt « défilé de connards qui cherchent des scoops ».

Un jeune journaliste, qui me fait penser à un de mes amis dans sa manière de se tenir, fait glisser une enveloppe en kraft sur la table en plastique à laquelle je suis installé.

- Que pensez-vous de ces photographies, Monsieur Ébène ?

Intrigué, j'ouvre l'enveloppe, et en ressors des impressions d'une qualité imprenable.

Et sur ces impressions, des photographies d'Ange Coleen et moi, dans la rue nos cafés Starbucks à la main, riant côte à côte. Et d'autres, encore. Nous au restaurant, nous sortant de l'immeuble de son dortoir à l'Université, nous faisant les courses, et même une photo où j'embrasse ses doigts.

Émile se met en rogne, directement :

- Mais vous n'êtes pas bien ?! Espionner la vie privée de mon tireur ?! Vous l'avez pris en filature, comme des paparazzis, vous l'avez pris pour Kylie Jenner ?!

- Ce sont des lieux publics. Il n'y a pas d'atteinte à la vie privée en photographiant des gens dans la rue.

- C'est du harcèlement.

- Je n'ai posé qu'une simple question. Monsieur Ébène, que pensez-vous de ces photos ?

- Je pense que vous devriez pas me photographier hors des événements où je me présente.

- Le jeune homme, sur les photos, c'est un étudiant à Berkeley dans le secteur de l'astronomie. Il a vécu en France avant d'aller aux États-Unis, et il se prénomme Ange. Que pouvez-vous nous dire sur lui ?

- Que ce ne sont pas vos affaires, et qu'il ne va pas se lancer dans la boxe de sitôt, alors vous n'auriez pas grand intérêt à suivre sa carrière., dis-je entre mes dents.

S'ils commencent à s'en prendre à Ange Coleen, je vais les détruire.

- Monsieur Ébène !, m'interpelle une nouvelle journaliste. Est-ce que vos ressentiments à l'idée d'exposer votre vie privée serait liée à ce jeune homme ? Quelle est la nature de la relation entre vous ?

- C'est une conférence sur la boxe., grogne Émile en tapant du poing. On n'est pas sur Cosmopolitain, ça ne regarde personne ce qu'Ébène fait de sa vie.

Moon's flowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant