62 - Pansys shall be white

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Je caresse du dos de la main le cadeau de Saint-Valentin de l'amour de ma vie. Une planche de surf dédicacée par le meilleur surfeur de l'Univers, Kelly Slater.

Je suis convaincu que cela a valu un prix inimaginable et qu'Ange s'est ruiné pour ça. Je l'ai fortement réprimandé, mais bordel-... Il me connaît tellement bien-...

« C'est clair ! Tu crois qu'on adoptera un chien ? J'aime bien les labradors, mais j'ai super peur des pitbulls ! Et aussi des chihuahuas, mais ils ont l'air super méchants ! Regarde leurs petits yeux pleins de haine et leurs petites dents cruelles !, dit la notification qui fait vibrer mon téléphone.

Elle me fait esquisser un sourire. Il ne changera jamais... Mais je l'aime comme ça. Même s'il a peur des-... Chihuahuas.

- Je vais aller tester mon cadeau de Saint-Valentin, Babe. On discute de cette histoire de chihuahua plus tard, d'accord ?

Je prends une grande inspiration d'air tahitien. Ça ne fait qu'une ou deux semaines que je suis rentré, mais Ange me manque déjà tellement-...

- D'accord ! Bon surf, Naochi ! Fais bien attention et amuse-toi bien ! Je tiens à récupérer mon Naochi en entier !

- Compte sur moi, Coleen. À tout à l'heure, enfin si tu ne dors pas quand je rentrerai.

- À tout à l'heure, mon amour ! »

Je marche vers la plage, ma nouvelle planche collector sous le bras, les plantes de mes pieds brûlées par le goudron de la rue.

Après ça, mes souvenirs sont relativement flous.

Je me souviens avoir surfé jusqu'à ce que les vagues deviennent insubmersibles. Je me souviens avoir été enivré par l'adrénaline et me sentir plus puissant que tout. Je me souviens avoir adoré ce sentiment et avoir été aveuglé par mon soudain courage. Je me souviens d'une vague immense qui m'a effrayé.

Puis du calme instantané. Une lourde douleur au dos de ma tête, qui faisait vibrer mon crâne de l'intérieur. Je crois avoir rattrapé ma planche et avoir nagé de toutes mes forces vers la plage.

Ensuite, tout est effacé. La douleur était trop puissante pour que je puisse ouvrir les yeux. Elle m'agitait la tête, elle frappait mon cerveau avec des grands coups de battes.

Dieu sait comment, je me suis retrouvé dans une chambre blanche, entouré de milliers de fils.

Mon père me tenait la main. Il souriait mais il paraissait soucieux.

J'avais mal, bordel-... Une douleur agressive et qui faisait des allers-retours dans mon crâne en mille morceaux...

J'ai chuchoté un faible :

« Pāpā-... Le dis pas à Ange-... Il a ses partiels-... »

Et j'ai fermé les paupières pour le repos éternel.

Mon téléphone vibre dans la poche de mon jeans, et je me rue dessus.

Dites-moi que c'est Moana, je vous en supplie...

Il me manque tellement-...

« Allô ?!, fais-je brusquement, dans la précipitation.

- Bonjour, Ange... C'est Aitu... Tu vas bien ?...

Je soupire longuement. Ce n'est pas Moana.

- O-... Oui, ça va...

- Comment se sont passés tes partiels ?, demande-t-il.

Je fronce les sourcils.

- Mes partiels ? Ils sont dans quatre jours, mais je suppose qu'ils se passeront bien... Je stresse un peu, à vrai dire...

Moon's flowerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant