Moon's flower

4 - Girls magnet

      « Namo !!, m'appelle la voix familière d'Etetiera.

Taimiti se rue littéralement sur moi et me serre dans ses bras potelés.

- Moana~ !!, s'écrie-t-il.

- Salut, les gars ! Quoi d'neuf ?, leur souris-je.

- La routine, mon pote, rien d'bien extravagant. Taimiti est persuadé qu'il se trouvera une copine à la fac et qu'il fera des envieuses... Il pense qu'il vivra une vie de débauche et sera invité à toutes les soirées...

J'éclate de rire.

- Oh, mon pote, j'ai vécu ça tout mon lycée et je t'assure que c'est pas ce dont tu as envie...

- Bien sûr que si ! Avoir toutes les filles à mes pieds, être respecté par les aînés, et vénérés par les plus craints de l'université... Ça fait rêver non ?

- Comme le dit l'oncle de Spiderman, Benjamin Parker : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », mon pote.

Wow. Ange Coleen influence sérieusement mes références. Cet espèce de geek déjanté qui m'a forcé à regarder tous les Marvel avec lui.

- Alors quand t'es populaire, tu peux pas faire c'que tu veux. T'as un rôle à mener. Si tu traines avec des gens paumés, si tu gardes une copine trop longtemps, si tu prends pas assez d'alcool en soirée... Tout ça ternit ton image. Donc j'peux t'assurer que c'est putain d'chiant.

- Mais si tu pouvais être populaire cette année encore, tu le ferais ?, me demande Taimiti.

- J'en sais rien... Si j'étais populaire c'était grandement parce que les filles me convoitaient et les mecs avaient peur de moi, mais... Quand ils ont su que j'étais gay, que les filles ont compris qu'elles n'avaient aucune chance avec moi, que je regardais mon copain très amoureusement, et que les gars ont décidé de croire que le fait que j'sois gay me rendait inapte à me battre... Ça a un peu changé.

Je soupire.

- J'en ai marre de toujours cacher à tout l'monde que j'ai un mec, mais en même temps je sais à quel point ça change le regard des gens.

Etetiera soupire à son tour et relève la tête :

- Et Ange, comment il va ?

- Très bien ! Il m'a dit de vous passer le bonjour., dis-je en souriant.

- Et il le vit bien, votre « séparation géographique » ?

Je me gratte l'arrière de la tête, peu sûr de moi.

- Hé bien... Hum... Je crois que c'est un peu difficile pour lui...

- C'est normal ! Toi, t'es triste de ne pas le revoir, mais t'es content d'être ici ! Alors que lui, il est juste triste., analyse Taimiti.

- J'aurais préféré qu'il vienne avec moi, mais bon... On s'reverra après. J'vois les choses comme ça.

Etetiera hausse les épaules, inspiré.

- Et toi, Ete, tu sortais pas avec une fille aux dernières nouvelles ?

- Elle est partie étudier en France, comme tous les popa'a.

- Ah... Merde..., le plains-je.

- C'est pas grave. Je l'aimais, mais je m'en suis assez vite remis. Ce n'était pas l'amour de ma vie, tu vois., dit-il de son ton détaché.

Je hoche la tête, comprenant ce qu'il veut dire. Et Aimata, le plus réfléchi de notre groupe, nous interpelle à son tour :

- Hé, bande de connards. Ça va bientôt être l'heure, vous devriez rentrer dans l'établissement.