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La journée shopping avec Tae vient de se terminer.

C'était distrayant, j'avoue, mais pas assez.

Dès qu'il s'est éloigné, mes pensées m'ont de nouveau assiégé.

Car tout ce que j'espérais était te retrouver.

J'erre dans ces rues désertes, à la recherche d'un but, à la recherche de toi.

Mon esprit entièrement embrumé par des pensées, celle-là même qui me mènent au même endroit.

Je ne le comprends pas.

Je ne me comprends plus.

Qu'est-ce que tu as réussi à faire de moi ?

Je n'avais jamais été violent.

J'ai toujours été patient.

Mais pourquoi j'ai envie de défigurer ces personnes qui s'approchent de toi ?

Pourquoi je ne me controle plus quand je remarque que tu ne me vois pas.

Pourquoi Diable ne me regardes-tu pas ?

Pourquoi ne me vois-tu pas comme je te vois ?

Les choses sont elles censées être si difficiles ?

Aimer doit-il toujours nous transformer en chose aussi fragile ?

Livré à nous, livré à nos émotions.

Livré à vous, soumis à cette dévotion.

J'ai besoin de m'extirper de tout ça, de me retrouver enfin.

De revoir en moi cet enfant pour qui ton bonheur était sien.

J'ouvre la porte, entre dans notre appart.

Et me fais attaquer par tes images qui me hantent.

Ton odeur est partout, imprègne chaque centimètre.

Pour se moquer de mon corps dont tu t'es rendu maître.

Je passe devant le miroir de chez nous, je revois mon image.

Je hais, ce que celle-ci me renvoie.

Une personne faible, une personne fragile.

Qui s'est laissé séduire par cette violence docile.

Un haut le cœur me prend et mes tripes se serrent.

Devant cette image que ni toi ni moi ne tolère.

Je n'en peux plus, mes jambes me lâchent.

Car je ne puis supporter encore qu'à moi le monde t'arrache.

De mes yeux meurtris les larmes dévalent.

Alors que je vois enfin la vérité en face.

Je te revois pleurer dans mes bras.

Je jette un oeil à ces mains qui t'ont rejeté plus d'une fois.

Je frappe mon poing dans le miroir, je ne supporte plus mon reflet.

Qui tous les jours me rappelle quel genre de monstres j'étais.

On est tous des monstres tout dépend des yeux à travers lesquels on se voit.

À travers les tiens et les miens, je vois bien que j'ai perdu l'humain en moi.

Un morceau de verre me blesse légèrement mais je ne le sens pas.

Je pense que mes blessures internes sont beaucoup plus douloureuses que ça.

Chaque jour j'ai l'impression de dépérir.

En recherchant une solution qui tarde à venir.

Ce lien entre nous m'a permis de découvrir la personne que j'étais.

Et la personne que j'ai découverte n'était pas celle que j'espérais.

J'en ai nourri une haine, j'en suis venu à la détester.

Détester cette personne qui n'arrive pas à correctement t'aimer.

Cette personne qui te brise comme du verre.

Qui assombrit en toi cette lumière.

Détester cette personne qui n'arrive pas à assumer,

Qui a cessé de supporter et de lutter.

De lutter pour toi, pour notre amour.

Qui a pourtant grandi depuis le premier jour.

Cette personne qui t'a abandonné au premier obstacle,

Cette personne qui même pour toi n'a réussi à se battre.

Peut-être suis-je juste fait pour t'observer.

Te voir briller, illuminer et scintiller.

Mais ne plus jamais te toucher ou t'approcher.

Car ma part d'ombre intensifie ton obscurité.

Jusqu'à quand allons nous fermer les yeux, faire comme si nous ne voyions

Que je te manipule, te domine et en tire une horrible satisfaction.

Je ne me reconnais plus quand je suis près de toi,

Et pose toutes sortes d'actes qui ne sont pas moi.

Tu me connais pourtant, tu sais que je ne suis pas comme ça,

Pas cet alpha qui veux juste que tu te jettes dans ses bras.

J'ai négligé tes émotions, étant heurté par une affection que tu refusais de me donner.

Une réciprocité que je pensais devoir forcer.

Une proximité qui aujourd'hui m'a quitté.

Je veux te retrouver.

Mais je sais aussi qu'à l'état actuel rien ne pourra marcher.

Ce sentiment qui nous blesse, doit-il disparaître ?

Non je le sais, je dois juste m'en rendre maître.

Mais comment le supporter ?

Dis moi, comment l'accepter ?

Lorsque cet amour de toi,

Conduit à une haine de moi.

Une goutte salée tomba sur la main du grisé, qui ne s'était même pas rendu compte qu'il pleurait. Il serra le poing tentant d'apaiser sa tristesse, de contrôler ses émotions. Mais sa poitrine se soulevait de plus en plus haut.

Ses yeux se recouvraient de brume, alors qu'après avoir débloqué son meilleur ami, il continuait de lire le dernier message que ce dernier lui avait envoyé.

My best friend, my soulmate - JikookOù les histoires vivent. Découvrez maintenant