L'univers de Joy - Tome 4

Joy, Chapitre 2

— Dix-neuf, réveille-toi.

Je me réveille, comme on me le demande.

— Assise.

Je m'assieds sur mon siège. Je ne vois pas l'extérieur, mais je sens que nous sommes en mouvement. Comme la dernière fois.

— On va te faire sortir bientôt, me dit un homme en me piquant le bras. Sur place, tu devras m'obéir. C'est compris ?

Je me tourne légèrement vers l'homme, le regard toujours lointain, et je hoche la tête. Oui, c'est compris.

Nous descendons de l'avion quelques minutes plus tard, lui avec un parachute, moi non. Je n'en ai pas besoin ; je sais voler, maintenant. Je saute de l'avion et écarte les bras pour faire en sorte d'utiliser mes pouvoirs. Une fois sur le sol, je dois agir tout de suite.

Nous sommes dans un grand champ de blé, c'est tout ce que je sais. Devant l'homme en uniforme et moi, une femme est allongée sur le sol, ligotée.

— Allez dix-neuf, me dit l'homme, attaque.

Je m'exécute sans sourciller. Je place les mains vers l'avant et deux jets rouges en sortent pour atteindre la femme à la tête. Son visage se tord, elle grimace. Ensuite, elle crie ; mais je ne m'arrête pas. Tant qu'on ne me le demande pas, je n'arrête pas. C'est la règle.

— Je vous en supplie... je vous en supplie, arrêtez...

Le visage de la femme devient de plus en plus blanc. Son corps se met à trembler. D'après l'expérience que je commence à avoir, je dirais qu'il lui reste moins de trente secondes avant que son cerveau explose.

— STOP.

L'homme en uniforme me dit de m'arrêter juste avant que ça se produise ; la femme a les yeux presque fermés, la bouche entrouverte et je peux l'entendre respirer d'ici. Je me tourne vers l'homme en uniforme, afin de chercher son approbation.

— C'est bon dix-neuf, me dit-il alors, tu as fait ton travail. Va t'asseoir là et attends-moi.

C'est ce que je fais. Je m'assieds à quelques mètres de l'homme et de la femme, et peux voir le premier s'approcher de la deuxième avec rapidité. Une fois qu'il est à un mètre d'elle, il lève son arme dans sa direction et lui tire une balle en plein milieu de la tête. Ensuite, il se tourne vers moi et il sourit.

— Et voilà, un sauvetage de plus. Allez dix-neuf, rentrons à la maison.