Chapitre 21

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Après avoir estimé que nous avions passé suffisamment de temps dans le Grand Salon avec les autres, je profite d'une distraction de Sam pour chuchoter à l'oreille de Bucky :

— Et si on s'en allait maintenant ?

Il ne lui faut pas longtemps pour prendre sa décision. Deux minutes plus tard, Bucky et moi avons volé (emprunté ?) une bouteille dans le bar et avons quitté la pièce à toute vitesse. Désormais, nous arrivons devant la porte de la chambre de Bucky, que j'ouvre en souriant. Sans attendre, je cours presque jusqu'à son lit pour m'y asseoir en tailleur. Bucky vient s'asseoir en face de moi, et pose la bouteille d'alcool entre nous. C'est de l'alcool Xandarien, celui que nous avons bu la première fois que...

Je relève la tête vers Buck, tentant de lire dans son regard. Je ne parle pas d'utiliser mes dons bien sûr, je parle plutôt de ce lien spécial entre nous. Et ça fonctionne plutôt bien : je sais à quoi il pensait en amenant cet alcool ici, avec moi. Ainsi, je le taquine du regard et lui offre un sourire malicieux.

— James Buchanan Barnes, dis-je en riant, je sais exactement à quoi tu joues.

— Et à quoi je joue, mademoiselle Joy Lewis ? me répond-il en riant à son tour.

— Oh, tu le sais très bien.

Je regarde Bucky, puis la bouteille, et hausse les épaules. Bucky me tend alors deux shots, que je remplis avant de lui en tendre un.

— Santé ? dis-je en levant mon verre.

— Santé à toi, princesse.

Cul sec. Comme dans mon souvenir, l'alcool de Xandar a de quoi faire tourner les têtes. Mais les récents... évènements ont accru ma tolérance à l'alcool, et je crois qu'il m'en faudrait bien plus pour être saoule. Mais ce n'est pas grave, être saoule n'est pas le but. Pas du tout.

Une fois notre verre terminé, Bucky et moi nous regardons à nouveau dans les yeux en souriant. Je sais ce que Buck voulait faire en m'amenant ici, sur ce lit, avec cette bouteille. Il recrée ce qu'on pourrait qualifier de notre tout premier rendez-vous, alors que je n'étais que la chasseuse de primes sans parents. C'était il y a plus d'un an maintenant ; pourtant en regardant Bucky dans les yeux j'ai l'impression que ça ne fait qu'une petite journée. Alors, je passe la main sur sa joue avec douceur.

— Je veux passer ma vie avec toi, Bucky Barnes.

— Moi aussi, Joy Lewis. Je veux même plus. Joy, je te veux pour l'éternité.

C'est alors, à cet instant très précis, en voyant le regard de Bucky sur moi et en connaissant le mien sur lui, que je comprends ce que je veux réellement. Aussi, après d'autres câlins, d'autres embrassades et d'autres beaux mots d'amour, je finis par dire à Bucky ce à quoi je pense.

— C'est ce que tu veux ? me demande-t-il en fronçant légèrement les sourcils.

— Oui. C'est ce que je veux. Je n'ai pas changé d'avis, nous devons battre mon père et nous en débarrasser. Mais avant ça... Oui, Bucky, c'est ce que je veux. Rentrons à la maison, et faisons-le.

— Tu en es sûre ? Je veux dire... J'en ai envie Joy, c'est ce que MOI je veux, mais... Tu en es vraiment sûre ?

Bucky me regarde d'un air qui me fait fondre, et j'ai l'impression qu'à l'intérieur de moi mon cœur brûle d'amour, de bonheur, de désir. Alors, je souris de toutes mes dents en acquiesçant une fois de plus.

— J'en suis vraiment sûre. Je t'aime, Buck. Alors faisons-le. 

L'univers de Joy - Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant