Et ils vécurent heureux

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Ancône, Italie, 5 ans plus tard...

Il est environ deux heures du matin lorsque son cri me réveille, cette fois-ci. Instinctivement, je m'approche du corps en sueurs de Bucky et pose une main rassurante sur son bras. Ensuite, je lui souris.

— Désolé... dit-il en soupirant.

— Pas besoin de t'excuser. Ça va ?

Bucky plante son regard droit dans le mien, esquisse un sourire.

— Avec toi à mes côtés, toujours.

— Parfait.

Mon mari et moi restons un instant à nous regarder, paisiblement, calmement. Je caresse son visage avec amour et lui offre dans mon regard tout le soutien dont il a besoin. Des fois c'est lui, des fois c'est moi ; avec le temps, on a appris l'un et l'autre à s'y habituer. Il y a certaines choses qui ne disparaissent jamais.

Pourtant après quelques instants, Bucky soupire.

— M*rde, dit-il, j'ai dû le réveiller.

— Sûrement, réponds-je en souriant. Ce n'est pas grave. On n'a qu'à aller le voir.

Je sors de notre lit et prends la main de Bucky, jusqu'à la chambre de notre fils. Comme je m'y attendais, celui-ci s'est assis dans son lit et regarde un peu partout avec de grands yeux. Alors, Bucky et moi nous approchons de lui en souriant jusqu'à nous asseoir chacun d'un côté.

— Papa ? dit notre fils la voix endormie. Pourquoi tu as crié ? Il y a un monstre ?

— Pas de monstre ici mon gros bébé, répond Bucky en souriant. Jamais de monstre, ne t'inquiète pas.

— Mais alors pourquoi tu criais ?

Bucky et moi échangeons un regard, et je hoche doucement la tête. Alors, mon mari prend ma main, celle de notre enfant, et regarde ce dernier en souriant.

— Des fois, commence-t-il, il arrive à papa et à maman de faire des mauvais rêves. Des mauvais rêves sur des choses qui se sont passées il y a très, très longtemps. Mais quand on se réveille ensuite, on sait que tout va bien. Parce que tu es là, mon grand. Ta maman, toi et moi, on est tous les trois. Et tant qu'on est tous les trois, et qu'on s'aime, tout ira toujours bien. D'accord, Steve ?

Bucky regarde notre fils un moment, et celui-ci se perd un peu dans ses pensées. Il tient ça de sa mère. Ensuite, Steve finit par revenir et il hoche la tête.

— D'accord ! Mais maintenant qu'on est réveillés, je veux faire quelque chose.

— Ah bon ? réponds-je en riant. Et qu'est-ce que tu veux faire ?

— Je veux danser maman !

Je ne peux pas dire non à ça. Alors, je tourne la tête vers Bucky d'un air malicieux. Celui-ci me le rend bien et l'instant suivant, il tire Steve de son lit et le soulève au-dessus de sa tête en riant. De mon côté, j'avance vers le vieux tourne-disque que Bucky m'a offert et y glisse la platine en vitesse.

Une chanson d'amour. Notre préférée, à Bucky et moi. Celle qui nous berce depuis cinq ans maintenant.

Alors que Bucky m'attire contre lui et que je pose ma tête contre son torse, je sens Steve se dégager de son père et moi pour aller se rassoir. Il nous regarde tous les deux, danser l'un contre l'autre, et pendant un bref instant je m'infiltre dans son esprit pour voir à quoi il pense. Il est heureux. Il est vraiment heureux.

Alors, je tourne à nouveau la tête vers mon mari et glisse mes lèvres sur les siennes. Je suis vraiment heureuse, moi aussi.

J'ai tout ce dont j'ai toujours rêvé. Non, j'ai même plus que ça. En ces deux petits hommes qui sont les miens, j'ai trouvé le centre de mon univers. 

L'univers de Joy - Tome 4Où les histoires vivent. Découvrez maintenant