Chapitre 2

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- Hé flemmarde, réveille-toi ! Il est midi passé !

Je me redresse d'un bon, une douce odeur de pancake cramés règne dans ma chambre.

- Quoi ?

Mon frère me dévisage. Je regarde ma chambre. Elle est dans le même état qu'hier. Le lit n'est même pas débordé, et j'ai dormi toute habillée.

- Oh non. Ils sont où les pancakes ? je lui demande.

- Dans mon estomac.

Je grommelle et replonge la tête dans mon oreiller.

- Je vois que tu étais un peu fatiguée. Déclare t'il de façon ironique.

- Laisse-moi dormir.

Il me regarde avec insistance, puis je me lève avec maladresse, une nouvelle fois vaincue.

- Aller va vite dans le centre, t'acheter des affaires !

- Ouais, faut juste que je trouve mes chaussures.

Il me regarde presque mort de rire.

- Aly, elles sont à tes pieds !

Ma tête bascule en avant, ah oui en effet mes chaussures sont bien à mes pieds. Je tape mon frère à l'épaule. J'attrape un autre sweat noir et un short rouge et file l'enfiler dans la salle de bain, de façon monotone. Je me regarde dans le miroir, j'ai clairement la flemme de faire quelque chose pour arranger mon visage, de toute façon à quoi ça servirait ? Je ressemble déjà comme deux gouttes d'eau à monsieur Plouc. Je sors de la salle de bain après avoir enfilé mon sweat, je redresse mes cheveux en bataille et je sors de la maison.

AUTRE POINT DE VUE :

Je passe à côté de la maison d'une personne que je ne porte pas dans mon cœur.  Je marche tout droit et je compte bien marcher encore pendant des heures afin de me vider la tête, même si je sais que ça ne servira à rien, ça fait un an que c'est comme ça, de toute façon à quoi bon ? Je m'apprête à tourner à droite sur le parc mais mon regard est attiré par autre chose. Une fille descend les escaliers de sa maison en trottinant. Elle porte un pull avec la chaleur qu'il fait, qui descend sur ses bras de façon à ce qu'on ne distingue que les doigts de sa main. Elle n'a rien sur elle mis à part son téléphone à demi caché dans sa manche. Ne parlons pas de ses cheveux châtains tout ébouriffés, ils n'en disent pas long sur elle. Elle marche d'une façon particulière qui a l'air de dire « vous me regardez : vous êtes mort. » Elle a un style sans réellement en avoir. Elle dégage quelque chose de particulier. Un je ne sais rien qui fait tout. Mon cœur accélère dans ma poitrine, lorsqu'elle tourne la tête vers moi, il manque un coup, ça ne peut pas être-elle. Je me fais des films. Elle ne semble pas avoir remarqué ma présence contrairement à tous les autres. Un mec qui titube dans la rue et qui saigne ne passe généralement pas inaperçu. Elle a le regard vide. Vide. On dirait qu'elle regarde, sans plus rien voir. On dirait qu'elle est vide. Comme moi je le suis. Suite à cette pensée mon cœur accélère de nouveaux. Je ne me suis même pas rendu compte que je me suis arrêté pour la regarder. Les litres d'alcool qui coulent dans mes veines, me feraient-t 'ils halluciner ? Je secoue la tête de droite à gauche, puis tourne dans un petit sentier. C'est quoi ce bordel ?

POINT DE VUE D'ALYSON :

Arrivée au centre commercial, je commence à repérer les boutiques qui pourraient me plaire. J'entre dans l'une d'elles, je me sens tout de suite mal à l'aise. Il faut être friqué pour venir ici, être féminine, être belle, être vivante pour avoir l'audace de franchir cette porte. Je n'ai rien de tout ça. J'observe quelque personne qui passe en balayant du regard les vêtement comme s'ils connaissaient toute la boutique par cœur. Sans les imiter je tends ma main dans un des rayons, passant outre le regard que toutes les femmes de cette boutique me lancent. Des regards noirs, signifiant : qu'est-ce que la meilleure amie de monsieur Plouc fait ici ? Après avoir fouillé plus de dix minutes dans le même rayon, j'en change. Je saisis une robe au passage, qui me parait plutôt bien, et d'après son prix je pense qu'elle va plaire à mon frère. Je relève la tête pour tenter de trouver les cabines d'essayages. Une fois que je les aies repérées je m'y faufile en restant distante, deux filles sont plantées devant les cabines d'essayages. L'une d'elles est à l'intérieur tandis que l'autre l'attend juste devant l'air agacé.

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