Chapitre 14

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Un bruit sourd me réveille, comme un cri. Ça me parait tellement réel mais ça ne l'est pas. Un cauchemar. Encore un. J'en fais beaucoup ces derniers temps. Je cherche à tâtons mon réveil pour le désactiver mais je ne le trouve pas. Ma main retombe sur l'oreille. Je me retourne machinalement, je suis alors enivrée dans un parfum que je connais déjà. Je cherche le plaid de Thomas mais je ne le trouve pas. Qu'est ce qui sent si bon alors ? Je pose ma tête sur l'oreiller, c'est les draps qui sentent comme ça ? Je me retourne et me retourne. Oui c'est les draps, les draps sentent Thomas, et je crois que je n'ai jamais été aussi bien de toute ma vie. Je m'étends de tout mon long et lorsque mon pied touche ce qui semble être une jambe je me raidis instantanément. Mon cœur palpite de plus en plus vite. Mais attendez je suis où là ? Je me relève d'un coup et lorsque je vois Kloé recroquevillée sur elle-même à côté de moi je retombe et m'emmitoufle à côté d'elle dans les draps. Elle semble aussi surprise que moi qu'on soit dans une chambre inconnue, à dormir toutes les deux après une soirée où nous avions finis totalement inconsciente.

- Ma vie est foutu Aly ! se lamente-t-elle.

- La mienne aussi.

On se regarde toutes les deux, et le silence retombe, aussi apaisant que lorsqu'on dormait.

- Tu sais que Thomas a une copine ?

- West ne veut pas de moi c'est sûr.

- Je l'ai rencontré à un diner guindé, tu ne trouves pas ça étrange ?

- Il me la clairement dit !

- Tu sais elle m'a frappé cette garce !

- Imagine il aime quelqu'un d'autre ?

- Tu crois qu'il l'aime vraiment ?

- Oh et si c'était cette pute de Lindsay ?

- Oh et en même temps qu'est-ce que j'en ai à foutre !

C'est un bel exemple de ce que certains appellent « l'art de la communication phatique ». Le fait de parler sans être réellement écouter, une façon de faire la conversation pour ne rien dire réellement. Sans transmettre de message précis. Parler pour parler. Ils Les hommes ne savent pas réellement communiquer entre eux. L'un parle et l'autre répond, sans même avoir compris la question, à côté de la plaque.

- J'ai un enfant.

- Mon violeur m'a envoyé un message.

Le silence retombe. Kloé se redresse et me regarde en écarquillant les yeux.

- Pardon ?

Je prends mon téléphone et me met sur la page des messages qu'il m'a envoyés. Je lui tends, elle le saisit en tremblant. Elle les lit et le rejette presque avec horreur.

- Mais pourquoi il fait ça ? Il faut que tu ailles voir la police Aly !

- Non.

- Ils pourront le traquer avec les messages, ils pourront le foutre en taule, c'est une preuve ces messages !

- J'ai dis non. Kloé.

Elle déglutit.

- Mais pourquoi ?

- C'est à moi de faire justice, à personne d'autre.

- Tu as une façon là de le coincer, imagine toutes les personnes ou petites filles qui pourrait être sauvé grâce à ça ? Tu as envie que d'autre vie comme toi soit détruite ?

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