Vide de souvenirs

Chapitre16

Ça fait une heure que je suis rentrée, et une heure que je ne fais rien. Il fait une chaleur à crever alors j'ai décidé de me prélasser près de la piscine en attendant dix-huit heure. J'entends des voix dans le jardin de Kloé, à croire qu'ils sont une cinquantaine là-dedans. Je m'installe dans le transat après avoir fait quelques longueurs dans la piscine, prête pour une séance de bronzage.

- Non mon ballon ! s'écrit quelqu'un.

Quelque chose atterrit dans l'eau de la piscine et m'éclabousse, je sursaute et me redresse immédiatement sur mes jambes. C'est un ballon, le ballon des voisins. Je m'approche de la piscine, me couvre d'une serviette, je le prends et me dirige vers le creux de la hais qui me permet de passer d'un jardin à l'autre. Je m'y faufile et découvre avec effroi le monde qu'il y a. Ça a l'air d'être un barbecue géant, entre amis et voisins des parents de Kloé. Une légère musique classique, des dames richement vêtues, des hommes qui ont l'air d'avoir pour seul passe-temps le golfe et le bon vin, des enfants qui jouent, qui courent, qui abiment leurs chaussures cirées, et leur vêtement de fête. J'en viens presque à oublier pourquoi je suis là, je dois faire tellement pouilleuse avec mon paréo, mon bikini et mon chapeau sur la tête, on le voit à dix milles mètres que je ne fais pas partie des invités.

- Oh, pardon, mais je crois que tu as mon ballon.

Un petit garçon vient se planter devant moi. Je le reconnais aussi tôt c'est le petit frère de Kloé celui qui m'espionnait il y a trois semaines déjà. Je lui souris et lui tend son ballon.

- Tiens, tu éviteras de le balancer dans ma piscine la prochaine fois.

Je lui frotte la tête en lui souriant.

- Je n'ai pas fait exprès. Dis, c'est toi la copine de Kloé ? Mes parents pensent que tu as une mauvaise influence sur elle, mais je n'y crois pas vraiment.

- Oh.

Je n'ai jamais rencontré ses parents, je ne sais même pas à quoi il ressemble. Mais qu'ils pensent ça de moi ne m'étonne pas tant que ça. A chaque fois que Kloé s'est disputée avec eux elle s'est réfugiée chez moi.

- Qui êtes-vous ?

Une voix d'homme se rapproche vers moi, l'air sévère. Je me redresse et je fais face à un homme d'une quarantaine d'année, imposant, l'air grave et strict. Il passe une main dans ses cheveux poivre et sel, à ce geste j'ai l'impression de reconnaitre James.

- Bonjour, je suis la voisine, je euh....

- Elle est venue me rapporter mon ballon papa !

- Voilà... je réponds.

Je lui tends la main par politesse, il la saisit et décroche un sourire tendu et superficiel.

- Ah merci pour lui.

- Tom ? Mais qui s'est ?

- La voisine.

Une dame, s'approche, ses cheveux très noirs sont tirés en arrière dans un chignon très classe. Ses quelques rides se creusent lorsqu'elle plisse les yeux pour m'observer.

- Oh bonjour.

- Bonjour madame, je suis Alyson, une amie de Kloé.

- Elle n'est pas là. Répond-elle froidement.

Le petit garçon lui tend le ballon et lui dit.

- Elle n'est pas venue voir Kloé, elle est venue me redonner mon ballon qui est passé par-dessus la hais.