Chapitre 8

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Je me réveille dans ma chambre, habillée dans la même tenue qu'hier, simplement d'une chemise. Je ne m'étais pas rendu compte que je m'étais endormie, encore une fois. La journée d'hier me revient alors d'un coup. La seule chose à laquelle je pense c'est à Thomas. Il m'a fait tellement peur hier et je ne sais pas pourquoi je l'ai embrassé sur la joue. Peut-être en dernier ressors parce que j'avais terriblement peur et qu'il était en train de gagner une bataille?  Je ne pouvais pas le laisser agir sans rien tenter. Je ne sais pas ce qu'il m'a poussé à faire ça et il ne vaut peut-être pas chercher pourquoi. Le truc qui me dérange c'est qu'il sait maintenant que je m'empêche de vivre et il à l'air de vouloir remédier à ça pour une raison inconnue. Je sais pertinemment qu'il ne tiendra pas et partira comme tous les autres. Quand je suis rentrée, je me suis jetée sur mon lit et emmitouflée dans le plaid de Thomas j'ai scruté le plafond tout en ressassant encore et encore les mêmes choses. J'ai été violé.

Le réveille ce matin est plutôt dur. A vrai dire je n'arrive même pas à me lever tout de suite. Je suis trop bien, au chaud, dans le plaid de Thomas, il sent son odeur, plus qu'hier ou alors je ne l'avais pas remarqué. Ça sent bon, je ne saurais pas vraiment décrire ce que ça sent mais j'adore. Je suis amoureuse de cette odeur. Je bascule sur le ventre en enroulant le plaid autour de moi. Quelle douce odeur. C'est cruel de se réveiller avec une odeur pareille et de penser qu'elle appartient à un type ignoble. C'est alors, que je m'emmitoufle encore un peu plus dedans, qu'un souvenir, ou rien que son ombre apparait. Le souvenir d'une main qui entrelace la mienne. Des fragments de mémoire qui ne semblent pas vouloir se recomposer. Un sourire, un magnifique sourire, encore plus beau que celui de mon frère. De la musique qui résonne fort. Des éclats de voix qui résonne et une phrase qui me fait sursauter et jeter le plaid à travers la pièce.

Alyson, le rouge te va si bien.

Je me redresse d'un coup et prise de culpabilité, je me lève et récupère le plaid. Des frissons me parcourent tandis que j'essaye de recoller les morceaux des semblants souvenirs qui surgissent depuis deux jours. On m'aurait dit ça le soir où j'ai été violée ? Je dois tout mélanger. Je me calme et respire lentement. Je me plante devant mon armoire pour choisir un pull plus léger que ce que je porte habituellement et un short en jean. Je les enfile, saisit d'une poigne le plaid, et descend en bas dans la cuisine. Mon frère est assis sur le tabouret du bar et me regarde arriver. A sa tête je comprends que le réveille a été dur pour lui aussi.

- Ne fait pas trop de bruit, préviens t'il. J'ai un mal de crane énorme.

Je ris, en me moquant de lui. Il m'a laissé un mot hier soir pour me dire qu'il rentrerait tard.

- C'est ça monsieur fait l'adulte et il ne sait pas se contrôler à une soirée ? Vieillard.

Il me sourit béatement.

- Tu as sans doute raison.

- Rectification p'tit frère, j'ai toujours raison.

Il lève les yeux au ciel et boit dans sa tasse. C'est à ce moment-là que je prends conscience qu'il est midi passé.

- J'ai fait des pancakes.

J'hausse un sourcil, alors que je saisis une brique de lait dans le frigo. C'est bien la seule chose que mon frère sait faire en cuisine.

- Tu as fait la cuisine ?

- Oui, tu sais bien que ça me détend quand j'ai mal quelque part.

Je le regarde suspicieuse.

- Rappelle-moi de ne jamais prendre quelque chose dans le frigo et de commander des pizzas quand tu as la grippe ou même un rhum.

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