Chapitre 21

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Tiens me voilà joyeuse. Mes souvenirs, un ami : Tony, ma faculté soudaine à dévoiler ma vie et à réussir à parler. Ça me fait du bien. Un bien fou que nul pourrait expliquer. Pour la première fois depuis si longtemps je me sens bien.

Je respire doucement et je sors mon téléphone de ma poche pour regarder l'heure. Dix-neuf heure trente s'affiche sur mon écran. Le temps que je rentre en faisant quelques détours et je serais à l'appartement pour vingt-heure comme ordonné par Kloé. Alors je m'exécute et je prends le chemin pour rentrer à l'appartement qui me sert de refuge et d'excuse pour rester auprès de tout le monde.

C'est vrai, depuis que je vis là-bas, je me sens plus entourée, moins seule, moins enfermée dans ma prison de pierre blanche et d'escalier en marbre. Je me sens une nouvelle fois plus joyeuse.

Je me demande comment j'ai pu passer à côté d'eux avant, comment ai-je pu ne pas les croiser? La ville est grande mais quand même... Si j'en crois ce que m'a dit Kloé, je l'avais rencontré elle, et elle me connaissait un peu, alors pourquoi pas les autres ? Il faudrait que je leur demande. Que je leur explique ma situation peut-être ? Et s'ils s'en foutaient tous ? Je crois que je ferais mieux de laisser ça de côté. Moins il n'y a de personne au courant et mieux c'est. Et puis les connaissant un peu plus, je crois qu'ils me l'auraient dit s'ils me connaissaient. J'ai encore des doutes sur Matt. Mais après tout, il m'a l'air bien assez con, il a dû en faire des conneries, et c'est d'ailleurs un pur connard mais de là à violer une fille comme ça ? Je ne pense pas qu'il se rabaisserait à ça. En réalité Matt a déjà pas mal de filles qui tournent autour de lui alors ce n'est pas ce genre de mec a allez chercher plus loin.

Je continue de marcher, un peu plus vite et avec moins de nonchalance, l'appartement ne se trouve plus qu'a une dizaine de minutes. Je replonge dans mes pensées les dix minutes restantes. Et Adams ? Adams s'il est mon violeur ? Est-ce que ça correspond vraiment ? En réalité, non. Plus j'y pense et plus ça me semble absurde. Mais le peu de doute que j'ai me suffit à me tenir à l'écart. Comme si une voix me résonnait dans ma tête : « hé imagines que c'est lui ? Il recommencera. Au cas où c'est lui, gardes tes distances. » Mais mon cœur ne peut s'empêcher d'espérer pour que ce ne soit pas lui. Et de toute façon même si ce n'est pas lui, il m'a caché la vérité pendant un an et ça je crois que c'est un vrai motif pour ne plus lui adresser la parole un certain temps. Alors comme tout me repousse de chez moi, enfin chez mon frère, autant rester à l'appartement.

J'entre dans l'immeuble et je me dirige vers l'ascenseur. Une dame avec son enfant le prend en même temps que moi. Elle me jette des regards insignifiants, l'aire de dire « elle sort d'où celle-là ? ». Je soupir lorsqu'elle descend un étage avant moi, me laissant en tête à tête avec cet ascenseur. Le dring retentit, les portes s'ouvrent, puis, silence.

Le palier est d'un calme plat comme je n'en ai jamais entendue. C'est presque flippant. Je m'apprête à toquer à la porte mais je me rends compte que celle-ci est ouverte. Mon cœur commence à battre. On a été cambriolé où quoi ? Ou est-ce que c'est lui ? Mon agresseur qui a entreprit une visite à l'appartement ? Je pousse la porte doucement et m'avance prudemment. L'appartement est plongé dans le noir. Je referme, en un réflexe la porte derrière moi et cherche à tâtons l'interrupteur. Et lorsque mon doigt le trouve et appuie légèrement dessus, l'appartement retrouve sa lumière originelle. Et je manque un battement. Mon cœur va lâcher c'est sûr. Je sursaute. Et soudain un sentiment de peur envahit mon corps mais aussi mon esprit. Je ressens des picotements tout le long de ma nuque, et j'ai soudainement très chaud.

- SURPRIIIIIIIIIIIIISE !!!!

Tout le monde me regarde, verre de Champagne ou autres alcools brandit vers moi. Et je n'ai à peine le temps de comprendre que Kloé me saute dans les bras, verre à la main, sur son trente et un, encore plus jolie que d'habitude, sourire étendue jusqu'à ses oreilles. De la musique retentie alors et comble tout l'appartement.

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