Chapitre 17

17 0 0
                                    


- Alors cette soirée ? me demande Kloé en posant une assiette sur la table.

- Très bien.

- Est-ce que j'ai raté quelque chose ?

Je lui souris. Elle a raté beaucoup trop de chose.

- Non pas vraiment à part la crise d'hystérie de Matt et Samantha.

- En rapport avec quoi ?

Je hausse les épaules alors qu'elle me scrute droit dans les yeux pour essayer de comprendre.

- Thomas et moi je crois.

- Jalousiiiie. Chantonne-t-elle.

- Surement.

Elle soupire en resserrant sa longue queue de cheval.

- Vous allez vous mettre quand ensemble vous deux ? Claironne-t-elle.

Je m'esclaffe tant cette idée me parait improbable.

- Jamais, on se dispute tout le temps, ça ne rimerait à rien.

- Moi je pense au contraire que si vous vous haïssez tant c'est parce que vous ne supportez pas ressentir quelque chose pour l'autre. Je l'ai lu dans un livre.

J'éclate de rire en la voyant se dandiner autour du plan de travail.

- C'est n'importe quoi.

Elle lève les yeux au ciel, et boit une gorgé de son jus d'orange.

- Comment va ton fils ? Je lui demande prudente.

- Bien, je crois.

La porte d'entrée s'ouvre et se referme violement. La mère de Kloé apparait dans l'entrée, son père se tient derrière elle.

- Kloé, qu'est-ce qu'elle fait la ? elle me désigne d'un petit coup de menton en l'air ce qui me déplait.

- Je l'ai invité à gouter maman, mais tu sais on dit bonjour dans ces cas-là.

- Bonjour. Je lance.

Ils me dévisagent tous les deux comme si j'étais la pire chose au monde, une pariat, je ne peux pas leur en vouloir, quelque part ils ont raison de me regarder comme ça.

- Je t'ai déjà dit de ne pas l'amener ici. S'adresse-t-elle à Kloé.

- Madame, sauf tout le respect que je vous dois, Kloé a juste voulu être gentille en m'invitant, alors si vous devez dire quelque chose à quelqu'un c'est à moi, ne faites pas comme si je n'étais pas là.

Elle pince ses lèvres, et jette un coup d'œil à son mari derrière elle.

- Kloé tu diras à ton « amie » de partir immédiatement. Renchérie-t 'elle.

Kloé se tourne vers moi, hésitante, lorsque je sens qu'elle va une nouvelle fois tenir tête à ses parents je prends la parole.

- Bon et bien ma pauvre Kloé, ça ne doit pas être facile tous les jours de faire le porte-parole de ses parents car ils ne savent pas s'exprimer face d'autre personne. Je te souhaite bien du courage pour cette fin de journée. On se voit plus tard.

Je sors de chez Kloé, en priant pour qu'elle ne se fasse pas trop disputer. En m'avançant dans la rue pour rejoindre ma maison, mon téléphone vibre. J'imagine que c'est Thomas qui veut s'excuser d'hier soir mais non, mon cœur s'accélère quand je vois le numéro de mon inconnu. J'ouvre le message en tremblant. « Tu es vraiment ennuyante, moi qui pensais pouvoir t'observer entrain de remuer la terre pour me chercher et te venger, me voilà bien déçu. Tu as l'air d'avoir changé après notre dernier épisode. Tu étais une salle garce et j'adorais ça. Oh ne le prends pas mal je suis sûr que tu me plairas encore plus aujourd'hui, tu restes et resteras toujours ma préférée... Hein Alice ? » Je regarde autour de moi, c'est vide, je secoue la tête et rentre précipitamment chez moi. La panique prend le contrôle, je m'adosse à la porte d'entrée après l'avoir fermée à double tour. Je reste un long moment à contempler mon téléphone. A chaque fois que je reçois un de ses messages je me sens comme une nouvelle fois violée, mon intimité est totalement violée, je me sens espionnée.

Vide de souvenirsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant