Terres Sauvages

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        Beorn m'avait accueillie depuis deux semaines. Profitant du calme du lieu et de la protection offerte par mon hôte, je me reposais et réfléchissais à quoi faire sans avoir besoin de porter mon équipement pour me faire passer pour un nain. J'avais vu les elfes, les hommes, il n'était pas question que je retourne en arrière pour visiter les hobbits et je ne comptais pas rencontrer des nains à nouveau... Je pouvais toujours partir au Sud, comme prévu. Vivre parmi les hommes en attendant que les recherches ne cessent et peut-être retourner dans la Comté pour rencontrer les semi hommes.

        Alors que l'après midi touchait à sa fin, je vis Beorn quitter la maison. Il me dit qu'il partait en forêt et que je devrais peut-être remettre mon équipement car des gens foulaient le sol de son territoire. Je ne posai pas plus de questions et obéis, à peine avais-je remis ma capuche sur ma chevelure, j'entendis un bruit sourd contre la grande porte et sursautai avant de prendre mon arc et de le bander en direction de l'entrée. Cachée derrière une poutre qui soutenait le toit, j'observais le loquet se soulever pour laisser des personnes de petites tailles fondre dans la demeure et refermer la porte alors que Beorn tentait de les manger. Là, je ne savais plus quoi faire. Devais-je m'en prendre aux arrivants puisque Beorn ne semblait pas vouloir d'eux, ou les laisser tranquilles car ils étaient cette compagnie dont je croisais la route à mainte reprises depuis mon départ de Bree? Finalement j'abaissai mon arc, je n'étais pas encore prête à tuer un homme, ou un nain et nous n'aurons qu'à dire que c'était la compensation pour la nuit passée près du feu.

-Fóvos? Résonna la voix du hobbit alors que je sortais de ma cachette, aussi je le saluai d'un signe de tête. Quelle heureuse surprise de te revoir ici. Depuis quand es-tu ici? Il me questionna et je haussai des épaules alors que je remarquais le regard du chauve sur mon arc. Visiblement, il n'appréciait pas l'idée que j'eus été en capacité de les attaquer par surprise.

-Eh bien mon ami, le destin doit vouloir que l'on se rencontre. Lança Gandalf d'un air énigmatique alors qu'il me sondait de son regard transperçant.

-Connaissez-vous notre hôte? Se risqua un nain dont je n'avais pas retenu le nom mais qui semblait si innocent que je me demandais ce qu'il faisait entouré de toutes ces personnes.

-Tu veux dire que cet ours est notre hôte? Tu dois avoir reçut un coup sur la tête. Railla Kili alors que je pointais la porte pour répondre à l'autre.

-Je crains que non, maître nain. Cet homme se nomme Beorn. C'est un changeur de peau. Parfois il est un gigantesque ours brun, parfois il est un grand homme fort. L'ours est imprévisible mais l'homme peut être raisonné, même s'il n'apprécie pas beaucoup les nains.

-Alors comment se fait-il que Fóvos ait trouvé logis ici?

-Peut-être, notre ami, est-il moins nain qu'il ne laisse croire. Siffla le presque chauve en plissant les yeux pour me sonder.

-Si je ne suis nain, que suis-je alors? Un elfe? Je tentais la raillerie pour détourner les regards de ma personne. Il est vrai que j'en ai tout les attraits.

-Ne soit pas ridicule, mon ami. Fóvos est aussi nain que nous le sommes. Balin essaya de le raisonner ce qui sembla fonctionner.

        Le sujet dériva très vite puisque le magicien dit aux nains de se reposer. Le Soleil finissait sa course dans le ciel alors que j'observais attentivement le nain roux dont j'avais oublié le nom, se pencher vers l'âtre de la maisonnée pour faire du feu. J'étudiais sa technique et chacun de ses mouvements, tentant de comprendre comment faire pour le reproduire à mon tour. Cela ne sembla pas échapper aux yeux du hobbit qui vint s'asseoir à mes côtés.

Le voyage d'une naine libreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant