Chapitre 27 : La phase III

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Dans le bureau de Heaven Canceller, Mikoto est venue pour sa visite médicale de la semaine. Elle a d'abord vu ses sœurs comme à chaque fois, avant de rejoindre le médecin. Il lui fait passer des examens basiques, prise de poids, taille, tension, avant de vérifier son bras. Il ne semble pas avoir de réparations, Mikoto l'observe manipuler la prothèse avec beaucoup d'attention, ayant étudié son fonctionnement quelques fois.

-Tout à l'air très bien, Misaka-san.

-Et mes sœurs ?

-Elles se portent toutes à merveilles. Les traitements seront bientôt finis, tous les résultats sont concluants. Nous pourrons bientôt annoncer leur existence à la citée Académique et elles pourront s'y mêler.

-C'est une excellente nouvelle ! se réjouit-elle.

-Elles m'ont parlé de tes tentatives de connexions. Elles ne savent pas comment t'aider.

-Je le sens bien. On tente tous les jours depuis une semaine, mais rien à faire.

-Tu as persévérer face à tout, Misaka-san, l'encourage Canceller. Tu réussiras cela aussi, ne t'en fais pas.


***


Ça a commencé avec juste des murmures menaçants, des regards en coin désagréables. Pas de quoi s'inquiéter. Ensuite, est venu le temps des piques discrètes et mesquines sur son passage, des légères bousculades soi-disant involontaire dans les couloirs. Les coups dans sa chaise en classe, des commentaires méchants lors des douches, des croches-pattes dans les couloirs pleins de monde.

Kuroko a tout ignoré, gardant la tête haute à chaque fois. Elle n'a pas le temps pour de tel puérilité. Il y a déjà tant à faire, même si ces dernières semaines, la situation s'est nettement apaisée en ville, gérer les états d'âmes de quelques gamines n'est pas sa priorité.


Mais ce qui se passa ce jour-là, elle ne s'y attendait pas. Sortant de sa classe, sans trop se presser, une main vient saisir la sienne. Elle croise le regard d'une adorable première année, à peine plus petite qu'elle, qui bredouille, le visage rouge :

-Vous êtes bien Shirai-sama ?

Absolument pas habituée à être appelé ainsi, à entendre une telle déférence à son égard, Kuroko bombe le torse avec fierté, la dominant de sa taille, s'exclamant avec fierté :

-C'est bien moi. Que puis-je pour toi ?

-J'aurais besoin de votre aide dans ma classe. Si cela ne dérange pas, ajoute-t-elle à la hâte.

-Bien sûr que non, je suis toujours ravi d'aider une 1ère année. Montre-moi ce dont tu as besoin.

Elle suit la timide jeune fille jusqu'à une salle de classe depuis longtemps déserte de monde. Elle entre sans se méfier le moins du monde de ce qui va suivre. Dès qu'elle passe le pas de la porte, une poigne de fer saisit le col de sa chemise et elle finit plaquée contre la porte fermée. Kuroko gigote, faisant face au visage plein de rancœur d'Hokami Akane.

Elle n'est pas étonnée que la jeune fille puisse la soulever sans problème. Même si elle n'est pas si petite pour une fille de son âge, elle est très légère. Ne se téléportant pas pour l'instant, attendant de voir ce que la fille lui veut, elle est loin d'être déçu de la menace :

-C'est mon dernier avertissement, Shirai. Cesse de souiller Misaka-sama de ta présence, ou je prendrais des mesures définitives.

Kuroko lui jette son regard le plus insolent, riant doucement avec moquerie, narquoise. C'est tellement ridicule comme petit jeu, comme si elle allait avoir peur d'une adolescente de son âge. Pas après tout ce qu'elle a vu ou affronté dans cette ville.

L'obscurité nous entoureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant