Chapitre 44 : Lumière

20 4 0
                                    


Erès serre avec force le volant de sa voiture, à s'en faire blanchir les jointures. Il est assis depuis quelques minutes, à fixer l'établissement carcérale qui lui fait face, se sentant incapable de se lever et de se diriger vers le bâtiment.

-Vous n'êtes pas obligé de le faire, lui dit Yomikawa, assise à ses côtés.

-Elle a probablement des réponses. Qu'elle refuse de vous donner. Elle veut me parler, très bien, grogne-t-il. Ça ne sera agréable ni pour elle, ni pour moi.

-Erès...

-Allons-y, Aiho, coupe-t-il en sortant du véhicule, ne voulant pas poursuivre cette discussion.

Mains fourrées dans les poches d'un long manteau noir, il se dirige vers l'entrée, la lieutenante d'Anti-Skill sur les talons. Ils sont accueillis chaleureusement par plusieurs officiers et agents, échangent quelques salutations, donne des réponses vagues dans le cas d'Erès, qui n'est pas d'humeur à la faire la conversation. Il veut en finir vite et quitter cet endroit sans attendre. Yomikawa est plus polie et patiente, prenant des nouvelles, donnant des siennes, qu'elle est toujours mise à pied et en attende de réponse sur son futur à Anti-Skill. Elle sent son ami s'impatienter à ses côtés et lui adresse un regard ferme, l'exhortant sans un mot à être plus patient. Pourquoi qui ne voulait pas venir, il est bien pressé tout à coup.

Un des officiers d'Anti-Skill les mènent à travers le complexe. Erès sait que c'est ici qu'a été enfermé la petite fille de Kihara Gensei, après tout le désastre avec les enfants et le Poltergeist. Ce n'est absolument pas une information officielle, mais Uiharu et Shokuhou ont des oreilles partout, surtout où elles ne devraient pas. C'est un établissement de très haute sécurité, fait pour les criminels les plus dangereux, où peuvent aussi être enfermé des espers de haut niveau. La rumeur voudrait qu'il y ait toutes les sécurités possibles pour même retenir un Level 5 si un jour il le fallait. Le Conseil d'Administration a toujours été légèrement paranoïaque à leur sujet et avec raisons.

Tous les gardes sont très bien armés autour d'eux, ils passent de nombreux points de contrôle, avec leurs identités vérifiées à chaque fois, s'enfonçant dans les profondeurs de l'endroit. C'est presque oppressant de se sentir descendre autant, entouré de toujours plus de robots de sécurité, de caméras et de gardes, prêt à agir à tout instant. Enfin, ils s'arrêtent devant une porte lourde et épaisse, fait d'un métal robuste. Le garde tape sur un digicode, un long code, avant d'annoncer :

-Prévenez-moi quand vous aurez fini.

Erès déglutit, n'ayant pas envie de rentrer. Près de lui, Yomikawa pose une main sur son épaule et le pousse doucement Il lui adresse un regard, la remercie de son soutien et d'avoir fait la route avec lui, avant d'entrer, seul.

C'est assez bien éclairé à l'intérieur, c'est comme s'il rentrait dans un petit appartement très simple. Sans fenêtre, remplis de caméras. Un petit salon avec deux chaises, une table, un canapé, et il peut distinguer une autre pièce derrière, probablement la chambre.

Yama Sasaki l'attend, déjà assise sur une des chaises, mains croisées. Elle a été prévenue de sa visite. Elle est vêtue très simplement d'un pantalon de soie fluide et d'une chemise ample, un collier électrique autour du cou, muni d'un traceur. Ses cheveux sont défaits, fait rare pour l'homme qui l'a toujours vu avec sa queue de cheval. Quand elle le voit entrer, elle pose sur lui un regard doux, a une esquisse de sourire, qu'il ne peut supporter, fixant la pointe de ces pieds.

-Je me demandais quand tu me rendrais visite, Erès. Bienvenue.

Il est en conflit avec lui-même. Qu'il ne veuille ou non, c'est agréable de la voir, de réaliser qu'elle va bien. Il a envie de lui sourire, et il doit se rappeler qu'il est censé la détestée pour ce qu'elle a fait. Pour être la responsable des agissements de Lumière. Il durcit son expression, tout comme son cœur. Il n'est pas venu pour une visite amicale, mais pour obtenir des réponses, pas des nouvelles. Il doit le faire comprendre rapidement à Sasaki.

L'obscurité nous entoureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant