Chapitre 30 : Soutien

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La femme écarte une mèche de cheveux rebelle qui traîne devant ses yeux bleus. Des prunelles fiévreuses d'angoisse, elle s'agite sur son siège, face à Akira. L'homme regarde son air lointain, sans rien dire. Elle réfléchir, et il se refuse à troubler cet instant. Il espère qu'elle parviendra à la bonne conclusion. Cela mettra fin à l'existence de Lumière, tout comme à un terrible projet.

Lumière ne peut plus agir seul. Tout comme Belesse, Jugement et Anti-Skill. L'entraide est la seule solution.

Plus tôt dans l'après-midi, dans un bureau connu

Appuyé contre la baie vitré, contemplant la cour ensoleillée où quelques sœurs jouent à la balle, Erèsaël est juste las.

Les mots d'Uiharu le hante, tournant en boucle dans sa tête, se répétant sans cesse, s'entre-mêlent. Il a échoué sur tous les plans, inutile pour ceux qui avaient besoin d'aide. Depuis l'embrasure de la porte, Sasaki le regarde en silence, ne sachant quoi lui dire. Quel que soit les mots qu'elle choisira, il ne le prendra pas bien.

Alors, en silence, elle s'approche de lui et entoure son torse d'un bras, se rapprochant de son côté. Dès qu'elle le frôle, il se raidit, son visage passe d'angoissé à un sérieux sans faille. Comme s'il allait bien. Il enfile son masque avec un naturel déconcertant, telle une seconde peau, parfaitement ajusté avec le temps et une effroyable habitude.

-Je vais bien.

La phrase sonne faux, sa voix ne frémit pas quand il prononce son mensonge. Sasaki n'insiste pas, pose un bref baiser sur sa joue et sort, le laissant pour l'instant en paix. Dès qu'elle ferme la porte derrière elle, l'abattement reprend sa place. Mais bien vite, une des Misaka le rejoint, le forçant à se recomposer son visage calme. Il salue d'un sourire, alors qu'elle lui tend un dossier.

-Tiens, Erès-san, donne Misaka 15 877 avec inquiétude en voyant la fatigue de l'homme et ne souhaitant pas le déranger.

-Tu ne déranges pas. C'est ?

-L'évaluation récente du Réseau suite à l'implication plus poussée d'Onee-sama, rédiger par Heaven Canceller, explique conscieusiement Misaka.

-Merci, pose-le sur mon bureau. Comment va-ta sœur ?

La jeune fille obéit, avant de répondre, avec une pointe d'humour et un petit sourire :

-Laquelle ? demande Misaka avec amusement, tout en sachant parfaitement de qui il parle.

-Devine ? L'aînée têtue, répond l'homme avec un bref sourire.

-Mal, explique Misaka avec tact, ne souhaitant pas entrer dans des détails. Elle cherche son amie.

Erès la regarde étrangement tout à coup. Elle n'a pas parlé avec le ton monotone coutumier, il y a entendu une légère pointe d'inquiétude, qui y est totalement étrange. Les Sœurs n'expriment jamais leurs sentiments autrement qu'en les disant. Alors, cette façon de parler, de prononcer ces quelques mots... Erès secoue la tête. La fatigue doit le faire délirer, rien de plus.

-Tu peux y aller, la chasse-t-il gentiment. Nous avons tous les deux à faire. Et n'oublie pas notre rendez-vous de demain, j'espère que tu as commencé à y réfléchir.

-Toutes les sœurs se demandant que faire maintenant, relève Misaka avec désespoir. Cela n'aime pas Misaka à faire son choix.

-Tu sais, ce monde regorge de possibilités. Tu peux faire différents tests et voir ce qui te convient le mieux. L'idée n'est pas de faire un choix définitif, mais de commencer à y songer.

-Erès-san tente toujours de réconforter les Misaka, commente tristement Misaka. Mais il ne laisse personne lui rendre la pareille.

-Je n'ai jamais été doué pour ça, grimace l'homme en lui ébouriffant les cheveux pour la faire rire. Aller, va maintenant. On se voit demain !

L'obscurité nous entoureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant