Une brève et courte phrase, c'est tout ce à quoi a eu le droit Ruiko. Un message vide et creux, de la part de Saiai, pour lui dire qu'une fois de plus, elle ne viendrait pas ce soir, comme c'est le cas depuis des semaines. Quelques mots, et voilà, c'est joué, elle ne viendra pas. Une fois de plus. En proie à une colère vive, elle range son portable dans le fond de sa poche.
Qu'est-elle devenue ? La bonne amie qui arrange bien, qu'on vient voir uniquement quand on a le temps ? Retenant un ricanement méprisant, elle secoue la tête, y allant que même. Elle a besoin de penser à autre chose.
Si elle vient à salle, ce n'est pas uniquement pour pouvoir se défouler après une mauvaise journée ou semaine. Ça lui fait toujours du bien, au vu des mauvaises nouvelles qui s'accumulent. Mais Saiai est toujours sa grande motivation à faire le déplacement. Les séances ne sont pas pareilles sans son amie.
Cette fois, elle l'a son rire dédaigneux, envers elle-même. Est-ce qu'elle peut vraiment l'appeler amie, même après tout ce temps à la connaître ? Ruiko ne sait rien de sa vie, et inversement, elle n'a presque rien dit de la sienne. Pas de nom, pas de détail trop personnel, il faut toujours rester vague. Il y a toujours eu une sorte de paranoïa prudente entre elles. Que sont-elles vraiment l'une pour l'autre ? On pourrait penser juste à deux inconnues ayant des crises de nerfs devant l'autre quand tout s'effondre.
Et ça lui fait mal au cœur de le réaliser. Ça la blesse bien plus qu'elle s'y attendait.
***
Le lendemain, quand elle arrive en cours, Kuroko a la surprise de trouver la place de Hokami déserte. Tout comme celle des filles avec elle la veille. Se désintéressant de vue, n'ayant plus une once de son temps à dédié à cette fille, elle va s'asseoir sur sa propre chaise. Wannai et Awatsuki la rejoignent dès qu'elle l'aperçoive.
-Tu as appris la nouvelle ? Hokami a fini à l'hôpital, tous comme ses amies !
-La cause serait assez surprenante. Elles se seraient électrocutées sans le faire exprès selon leurs témoignages. D'après les rumeurs, ce fut très violent, provoquant des dommages importants. Personne ne sait comment elles ont fait.
Le visage de Kuroko perd toutes ses couleurs en entendant ces mots. Elles sont à l'hôpital ? C'est pour ça que les places sont vides ? Et gravement blessées ? Hier, elle n'a rien vu de ce qu'il s'est passé, mais une chose est sure, Mikoto s'est déchaînée comme jamais. A quel point n'a tel pas essayé de contenir ses pouvoirs ? Kuroko se souvient de son expression avant que les éclairs ne partent. La même que face au téléporteur, qui est mort. Peut-être des capacités de Mikoto. Elles n'ont jamais voulu le savoir. C'est plus simple de vivre avec l'idée qu'il est mort de l'effondrement de l'entrepôt.
Le midi, elle la retrouve sur le toit de l'école, soigneusement verrouillée. Autre temps et avec moins de pensées, Kuroko aurait probablement fait une plaisanterie sur ce sujet. L'Electromaster somnole contre le mur, visage face au soleil. Elle réagit à peine quand Kuroko apparaît, lui faisant comprendre qu'elle est plongée profondément dans le réseau.
Une fois qu'elle est de retour avec la réalité, Kuroko lui parle de ce qu'il s'est passé avec Hokami Akane. Mikoto se gratte la nuque avec une grimace un peu dérangée et soupire :
-Kongou m'a dit. Je ne voulais pas que ça finisse ainsi. Enfin, si, sur le coup. Je voulais qu'elles souffrent, admet-elle avec honte et regret. A cause de ce qu'elles te faisaient. Mais je ne voulais pas les envoyer à l'hôpital. Je ne sais pas, ce n'était pas comme d'habitude.
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L'obscurité nous entoure
Fiksi PenggemarL'hiver arrive lentement, comme les bouleversements dans la vie de quatre jeunes filles. Mikoto Misaka poursuit sa vie, sans se douter un instant de ce qu'il l'attend. Une fois de plus, sa famille est en danger, et elle compte bien agir pour les pro...