Nessima - Dead Heart. [Terminée]

Chapitre 59.

Les heures défilent, mais j'ai l'impression que le temps ne passe pas, c'est horrible.
Étant d'ordinaire impatiente, je vous laisse imaginer dans quel état je me retrouve.
Je sais que c'est une intervention rapide, mais ça reste une putain d'intervention sous anesthésie générale qu'il fait pour MOI.
Je prend le coussin sur lequel il a dormi, et le pose sous ma tête afin d'avoir son odeur avec moi.
Bizarrement, mes yeux deviennent subitement lourds puis je finis par m'endormir sans être maître de moi-même.

[...]

Je me réveille en sursaut, un bruit de fond en est à l'origine.
Je m'aperçois que c'est un lit transporté par les brancardiers ou se trouve Nessim.
Il est là, devant moi, les yeux fermés certes mais il est là et c'est tout ce qui m'importe.

-Moi : Comment il va ?

-Eux : Il va bien, il est un peu dans les vapes dû aux antalgiques qui lui ont été administrés, mais tout s'est bien passé.

-Moi : Merci.

Je soupire de soulagement.
Ils lui posent ses pochons sur un pied à perfusion et repartent.
L'infirmière ne tarde pas à arriver afin d'effectuer son retour en chambre et faire les surveillances nécessaires.
Elle lui prend ses paramètres vitaux, regarde ses différentes poches de perfusion ainsi que son dossier d'anesthésie.

-Elle : Tout s'est bien passé, il pourra reprendre l'alimentation d'ici trois heures, je reviendrai le voir à son réveil.

-Moi : D'accord, merci.

Elle me sourit puis sort de la chambre.
Je me lève donc de mon lit et m'approche du sien.

Il dort paisiblement, je lui caresse la joue et me penche afin de lui embrasser le front.
Je fais une prière et remercie Dieu que tout se soit bien passé.

J'approche mon lit du sien et colle les deux côte à côte.
Je m'allonge et me positionne sur le côté afin d'être tourné face à lui.
Je lui prend sa main et enlace ses doigts entre les miens.

Je suis si reconnaissante du geste qu'il a fait, si fière de l'avoir comme frère.
J'arrive toujours pas à m'y faire, à me dire que j'avais un jumeau caché quelque part.
Est-ce donc ça le fruit de toutes ses épreuves endurées ? De toute cette patience ? En tout cas j'en suis convaincu.
Je revis à travers lui, à travers son regard, son sourire.
J'oubli tout à ses côtés, je ne ressens plus la douleur de toutes ces années de torture, de souffrance.
Je me sens apaisé, et même si je venais à partir, je partirai en paix.
Il s'en remettra, je le sais.
Il a toujours vécu seul, il s'est construit seul, c'est un homme fort.

Les heures défilent, je décide de me lever et d'enfiler un voile.
L'heure des visites arrive.
Je sais qu'ils vont tous venir d'ici quelques minutes.
Au moment où je me replace sur mon lit et que je lui reprend la main, je le sens bouger et ouvrir ses yeux tout doucement.
Un sourire étire mes lèvres.

-Moi : Salut toi.

-Lui : Hmmmm vient par là. -Dit-il de sa voix cassée.

Sa petite bouille d'enfant me fait fondre.
Il ouvre ses bras et je ne perds pas une seconde pour m'y réfugier.

-Moi : Ça va ? T'as pas mal ?

-Lui : Ça tire un peu dans le bas du dos mais ça va.. j'pense que quand les médocs auront fait effet ça sera autre chose...

Je rigole et lui fais un bisous sur la joue.