Chapitre 12

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Point de vue d'Émi : 

Tracker et moi sortons ensemble. 

Je n'aurais pas espéré que quelque chose comme ça arrive, pas aussi vite. Je l'ai toujours trouvé très beau même si nous n'avons pas commencé sur les bonnes bases le premier jour. Il s'est plus tard avéré être très gentil, assez drôle et très protecteur. 

Quand il m'a parlé hier, je me suis sentie bien. Ensuite quand j'ai vu cette femme aux gros seins et aux grosses fesses se trémousser devant lui, je me suis rappelé que je n'avais rien pour moi physiquement. Marc adorait reluquer ce genre de filles bien charnues même quand nous étions ensemble. Je ne sais même pas pourquoi il a commencé à sortir avec moi parce qu'au final, il n'aimait pas mon corps, n'aimait pas me faire l'amour, n'aimait pas ma personnalité et j'étais la seule à faire des efforts pour que ça marche. 

Tracker s'est immédiatement transformé en fantasme inaccessible pour moi. J'ai simplement sortis mon carnet et j'ai dessiné les traits viriles qui composent son visage. Je le regardais et le dessinais comme une chose qu'on ne peut que regarder et dessiner, sans jamais toucher.

Puis il s'est avancé et m'a volé mon calepin avant que je ne puisse le ranger. J'avais honte et me sentais timide et gênée. Ensuite il m'a embrassé. Je n'avais jamais embrassé comme ça avant. 

Il m'a dit toutes ces choses que je rêvais d'entendre d'un homme. Qu'il me trouvais mignonne, à son goût, et il m'a encore embrassé. 

Ensuite papa et papi sont intervenu et ont brisé notre bulle. Ils lui ont planté un couteau dans la main comme épreuve ou je ne sais trop quoi et sur le moment, j'étais aussi surprise que terrifiée. Ma famille est une belle bande de grand malades. Je ne tiendrais pas une semaine, mais je sais que je suis capable de les ignorer tous les deux pendant au moins deux jours entiers. 

Il n'y a rien de plus démoralisant et je pense que c'est une punition suffisante pour avoir blessé mon petit-ami...J'ai du mal à croire que ça soit le cas. 

Pourtant le lendemain de cette journée si étrange, je me réveillais dans ses bras, assise sur une des banquettes du club. Mamie Ivy nous prenait en photo et le Flash m'a réveillé. Elle m'a dit : 

"Tu me remerciera quand tu voudra montrer un souvenir du jour où Tracker t'as demandé pour la première fois à tes gosses."

Elle se projette encore plus loin que moi alors que c'est de mon couple dont on parle. Tout ça c'était il y a trois jours. 

Je viens de terminer une de mes classes avec les enfants de l'association. Voir leurs sourires me remplit de joie. C'est une manière pour eux de s'exprimer et de s'apaiser sans avoir peur d'être jugé. Lorsque je raccompagne la petite dernière jusqu'au van de son éducateur, je remarque deux bikers démoralisés devant l'atelier. Ink et Homer. Ils n'ont pas tenu longtemps mais ça tombe bien parce que moi non plus, je ne pourrais pas continuer à les ignorer. Surtout s'il font des têtes pareilles. En plus ils me manquent tous les deux.

J'ouvre les bras comme pour faire un câlin et c'est papa qui fait le premier pas en me faisant une étreinte digne d'un plaquage de rugbyman. 

"Désolé, mais plus te voir à l'atelier et quand tu ignores mes messages, c'est trop dur. 

- Désolée papa. Mais la prochaine fois évite de planter la main de mon petit-ami. Tu pouvais pas juste le mettre en garde ? 

- Tradition biker ma puce. Les filles de biker c'est ce qu'il y a de plus précieux et si un mec veut sortir avec l'une d'elles, il doit s'en montrer digne. Ça aurait été un autre de mes frères, ça aurait été pareil voir pire. 

PinguinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant