Chapitre 3

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Point de vue d'Émi : 

Ce matin je me suis réveillée dans mon lit après une nuit complète de sommeil. Faire des nuit blanche quand je suis inspirée n'est pas rare pour moi et ça me vide de toute énergie le lendemain. Enfin bon, la commande du salon est sèche et terminée ! Plus qu'à ajouter le verni et je pourrais le livrer. Je suis plutôt fière de cette toile, elle représente bien l'ambiance du salon. 

Je mange rapidement quelque chose et descend relever le courrier. Parmi les factures, une lettre manuscrite attire mon attention en particulier. 

Voilà que ça recommence. Comment oublier cette écriture si formidable de ma soeur ? Une magnifique écriture d'écolier de dix ans qui a valu tant d'éloges à Zoé et tant de reproches pour moi. "Tu es la plus grande, tu devrais montrer l'exemple ! Pourquoi n'es-tu pas un peu plus comme ta soeur ?"

Ouais en attendant jamais un professeur ne m'a fait de remarques sur ma sale écriture ou mes fautes d'orthographe. Plutôt l'inverse en fait vu que je faisais de la calligraphie dans la classe de dessin de Mamie. Enfin bon, pas comme si mes parents s'en souciaient vraiment, ils n'ont jamais prit le temps de correctement lire mes bulletins pour lire les appréciations.

Enfin bref, ma soeur à réussis à me retrouver ici, ce n'est pas bien compliqué car mon site internet montre clairement que j'ai un atelier en ville. Ce qui me fait chier c'est qu'elle n'est clairement pas résignée à me laisser en paix. Elle va encore venir, encore foutre la merde dans ma vie et je vais devoir déménager encore une fois. 

Je vais utiliser de la vapeur pour ouvrir la lettre sans l'arracher. Je pourrais savoir exactement ce qu'elle me veut et je pourrais lui renvoyer comme si elle s'était trompée d'adresse.

Une petite discussion avec la bouilloire plus tard, la lettre était prête à être ouverte : 

"Ma chère Émi !

Pourquoi tu es partie ? J'étais tellement contente de te retrouver après que tu ai quitté la maison pourtant !"

Ouais... Si on oublie que notre père m'a expulsé par ta faute et que tu t'incrustais dans ma vie comme si tu n'avais jamais rien fait de mal, on va dire que je n'avais aucune raison de partir.

"Marc et moi on s'est mis ensemble ! Il étais tellement triste quand tu es partie sans rien dire...Je l'ai consolé et on s'est rapproché comme tu t'en doute ! Il t'aimait à en mourir tu sais ?"

Vu comment je l'ai retrouvé entre tes cuisses la dernière fois, j'en doute. Il n'a même pas remarqué que j'étais rentrée et il a nié en bloque quand je l'ai vu le lendemain et qu'il m'a quitté en me virant par la même occasion. 

"J'ai retrouvé l'adresse de ton atelier sur ton site internet ! Du coup je vais passer en ville prochainement pour te rendre visite !"

Et me demander mon avis pour une fois dans ta vie ça t'intéresse ? 

"Prépare une chambre pour moi chez toi ! J'arrive ! 

Zouzou !"

Ouais elle aime ce surnom que lui ont donné nos parents. Je ne la logerais pas, je n'ai pas ma place et même si je l'avais, elle n'obtiendra plus jamais rien de moi. 

Je replace la lettre dans son enveloppe et part pour la poste la plus proche. Un retour de lettre plus tard, je reviens à l'atelier avec beaucoup de frustration à évacuer sur une toile. 

Dans deux mois tout au plus, Zoé Rogers sera sur la pas de ma porte. Putain ça me fait chier.

Après quatre longues heures de dessins intensif ou je dessine ma petite soeur en train de s'étouffer avec sa propre arrogance, le verni de la peinture du salon d'Ink est sec et je peux livrer ma commande. 

PinguinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant