✬ Chapitre 5 ✬

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2016, POTSDAM, ALLEMAGNE


Après avoir laissé Kate s'expliquer, la tension dans la pièce était nettement redescendue et Steve l'avait briefée sur les évènements passés et sur ceux à venir. Pas une fois il lui avait demandé de se joindre à eux, il n'avait même pas évoqué l'idée et pourtant, la jeune femme avait immédiatement demandé quand elle devait se tenir prête.

- Tu n'as pas à faire ça. L'avait rassurée Steve.

- Je sais.

- Rien ne t'oblige à venir. On peut se débrouiller seuls.

- Je sais. Avait-elle répété en esquissant un sourire.

- Tu peux continuer à vivre ici, sous couverture.

- C'est vrai. Mais hors de question que je laisse Barton sauver le monde encore une fois. Tu sais qu'il me parle toujours de New York comme si c'était grâce à lui que le monde a été sauvé ? Hors de question que ça recommence avec une bande de supers soldats.

- C'est dangereux. Avait-il prévenu.

- Et puis, je suis toujours un peu jalouse que Natasha ait eu son face à face avec le Soldat de l'Hiver et pas moi. Avait-elle poursuivit. Ça remettra le compteur à zéro comme ça.

Après ça, elle avait passé un coup de fil pour commander à dîner avant de leur indiquer la chambre d'amis et la salle de bain qu'ils pouvaient utiliser. Elle s'était ensuite évaporée, les laissant discuter entre eux. Elle avait entendu Sam interroger Steve sur elle, lui demandant encore s'il était sûr de lui, elle s'était éloignée de la porte avant d'entendre la réponse de Rogers.

Elle trouva refuge auprès de son piano, elle s'installa sur son banc et resta ainsi un long moment à réfléchir à ce qui venait de se passer et à ce qui allait se passer ensuite. Elle savait qu'en suivant Steve elle compromettait l'identité qu'elle s'était créée et que lorsque tout serait terminé, et si elle ne se faisait pas arrêter, il faudrait qu'elle reparte de zéro, comme après Washington. Mais Steve était son ami, il ne lui avait pas demandé de le suivre, il lui avait simplement demandé de les héberger, lui et ses compagnons de fugue. Elle avait décidé de l'accompagner, elle et elle seule, personne ne lui avait forcé la main et puis, elle avait une dette.

Elle finit par fermer les yeux et elle laissa courir ses doigts sur les touches de son piano, elle joue un air qu'elle jouait souvent, l'un de ceux que beaucoup trouvait triste mais dans lequel elle parvenait à y desceller une certaine once d'espoir. Elle esquissa un bref sourire en rouvrant les yeux, elle suivit du regard ses doigts pianoter sur les touches et puis elle releva la tête. Elle croisa le regard amusé de Steve debout de l'autre côté de son piano avant de croiser celui de Barnes, posté à l'entrée de la pièce.

- Pourquoi tu joues toujours des morceaux tristes ? Interrogea Rogers.

- Si tu le trouves triste c'est que tu n'écoutes pas bien. Rétorqua-t-elle.

- Même après tout ce temps je le trouve toujours aussi triste.

Ses accords changèrent soudain pour entamer un morceau triste, la sonate au Clair de Lune de Beethoven. Elle arqua un sourcil en direction de Steve tandis qu'elle jouait les notes avec précisions, sans avoir besoin de partitions.

- Encore plus triste. Annonça-t-elle.

La nocturne n°20 de Chopin lui arrachait toujours des frissons et elle savait que Steve était particulièrement sensible à cette mélodie.

Black DoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant