Black Dove

✬ Chapitre 35 ✬

Kate et Sharon s'étaient séparées, Sharon était en planque devant l'immeuble à appartement, prête à déclencher les hostilités tandis que Kate était cachée dans la vieille usine. Tapie dans un coin sombre, non loin de la porte d'entrée, elle attendait patiemment que son frère ne daigne se montrer.

- Si tu veux je peux te rejoindre. Proposa une nouvelle fois Sharon.

- Tu en as assez fait, après le feu d'artifice, tu prends la voiture et tu quittes le pays. Retourne à ta vie, Sharon. Je m'occupe du reste.

- Si c'est ce que tu veux.

- C'est ce que je veux. Assura Katherine.

- On pourrait rentrer ensemble. Tu pourrais passer quelques jours avec moi.

- Je ne m'aventurerai à Madripoor que si je n'ai pas d'autres choix.

- La ville haute n'est pas si mal.

- Sharon, tant que tu es sous la protection de Terézia, tout ira bien pour toi. Mais écoute bien ce que je vais te dire, peu importe combien la ville peut être belle, peu importe le luxe dans lequel tu vis, Madripoor est un nid de vipères. Fais-toi des amis, des amis utiles.

- Des amis comme Anton.

- Par exemple. Crées-toi un réseau, Sharon, petit à petit, assure tes arrières. Et évite les enflures qui pullulent dans la ville basse. Ce côté-là de Madripoor ne va t'attirer que des ennuis.

- On dirait que tu connais bien la ville basse.

- Comment tu crois que je me suis forgée un tel réseau, Sharon ? Quand tu veux avoir des contacts dans tous les domaines, il faut que tu acceptes de te salir les mains. Madripoor est l'endroit parfait pour trouver toutes sortes de personnes. Et c'est aussi l'endroit parfait pour faire des petits investissements intraçables.

- Cette galerie d'arts, dans laquelle je travaille pour Terézia, à qui est-ce qu'elle appartient ?

- Tu n'as jamais regardé l'organigramme de l'entreprise pour laquelle tu travailles ? Taquina-t-elle.

- Si, Terézia est la directrice des opérations, mais la PDG est une certaine Caitlyn Delanney.

- Tu sais, il faut faire ses preuves avant de rencontrer la personne tout en haut de l'échelle.

- Tu l'as déjà rencontrée ?

- Je ne m'y suis jamais trop intéressée. Tu veux que je fasse des recherches ?

- Non, non. Tu as raison, je finirai bien par la rencontrer.

Avant qu'elle ne puisse lui offrir la moindre réponse, Kate entendit une voiture approcher de l'usine et elle devina aisément qu'il s'agissait d'Alexeï.

- Merci pour ton aide, Treize.

- Je t'en prie.

- Fais attention à toi.

- Toi aussi, Kate. Sois prudente.

Elle retira son oreillette et la jeta par terre avant de l'écraser d'un coup de talons. Elle pointa son arme en direction de la porte d'entrée, ôta la sécurité et attendit patiemment. Elle ne bougea pas d'un millimètre lorsque la porte coulissa, elle n'esquissa pas le moindre mouvement lorsqu'elle vit la silhouette de son frère se dessiner dans la pénombre. Elle l'observa entrer dans l'usine, refermer la porte derrière lui et avancer un peu plus loin dans l'imposante bâtisse. Il disposa une chaise au centre de la pièce, probablement celle sur laquelle il pensait l'attacher.