✬ Chapitre 114✬

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Ils étaient arrivés sur les lieux de l'hommage à la Sokovie depuis à peine deux heures. Zemo avait été particulièrement facile à tracer. Il se tenait debout face au monument dressé en souvenirs de ceux qui avaient péris ce jour-là.

Lorsqu'il entra dans leur champ de vision, Bucky dégaina l'arme qu'il avait caché dans la ceinture de son pantalon.

- Ce ne sera pas nécessaire. Assura Kate.

- C'est Zemo.

Bucky se dirigea directement en direction du baron et se posta à quelques mètres de lui, sur sa droite. Kate leva les yeux au ciel avant de rejoindre à son tour les deux hommes. La jeune femme se posta à la gauche de Zemo et contrairement à son compagnon, elle se posta un peu plus près de l'homme et ne montra aucune hostilité envers lui.

- Je m'attendais à vous voir plus tôt. Les accueillit Zemo.

- On a été retenu. Lui répondit Kate.

Du coin de l'oeil, elle vit le baron lui lancer un bref regard. Sans doute cherchait-il une trace d'un quelconque affrontement sur le visage de l'ex agent russe. Mais il n'en trouva aucune.

- Je suis ravi de voir que vous allez bien, ma chère.

La blondinette esquissa l'ombre d'un sourire et hocha la tête. Elle détourna les yeux du monument et vit que Zemo avait tourné la tête vers Bucky.

- Soyez tranquille, j'ai décidé de ne pas vous tuer finalement. Annonça le baron.

- Imaginez mon soulagement. Railla Bucky sans se dérider.

- Parfois j'ai peine à comprendre ce que vous lui avez trouvé. Lança-t-il à l'intention de Kate.

- Vous le savez, je suis superficielle. Son physique a fait tout le travail pour lui. Plaisanta la jeune femme.

- Vous êtes loin d'être quelqu'un de superficiel.

- Vous êtes loin d'être le diable auquel je m'étais attendue. Vous êtes légèrement fasciste sur les bords, mais si on fait abstraction de ce détail, vous n'êtes pas si déplaisant.

- Votre présence à nos côtés a été un véritable plaisir.

- J'ai quand même pointé une arme sur vous. Rappela la jeune femme.

- Vous êtes toute pardonnée. Lui assura-t-il.

- Range ton arme, Bucky. C'est pas nécessaire.

Le soldat lui adressa un regard dur dont elle ne lui tint pas rigueur. Elle savait que c'était l'image qu'il voulait montrer à Zemo. Quelqu'un de dur, froid, calculateur. Tout ce que Bucky n'était pas.

- A propos de Karli. Se lança Zemo.

- Nous allons nous occuper de Karli. Assura la blonde.

- Vous savez que cette jeune femme est trop radicalisée pour être raisonnée. Vous l'avez compris bien avant Sam et James. Vous et moi avons une chose en commun, celle de faire ce qui s'impose. Qu'importe si cette chose nous force à nous salir les mains.

- Vous vous trompez. Rétorqua Bucky.

- Ekaternia, vous savez que...

Le cliquetis métallique de l'arme à feu tenue par Bucky arrêta net Zemo. Il se détourna de Kate pour se tourner vers le soldat qui avait maintenant pointé son revolver dans sa direction.

- Oh je t'en prie. Marmonna Kate en levant les yeux au ciel.

Les deux hommes s'affrontèrent du regard durant de longues secondes. Katherine vit Zemo hocher presque imperceptiblement la tête, acceptant silencieusement son destin. Et puis, Bucky pressa la détente. Le baron sursauta mais rien ne se produisit. Barnes ouvrit sa main de vibranium et les balles de son revolver tombèrent sur le sol.

- Vous pensiez vraiment que j'allais le laisser vous tuer ? Interrogea-t-elle en le contournant pour prendre place à côté de Bucky.

- Vous n'avez jamais failli, ma chère. Sourit-il.

Dans son dos, les Dora Milaje s'avancèrent et il leur lancèrent un bref regard en coin avant d'hocher la tête.

- Mesdames. Salua-t-il. J'ai pris la liberté de rayer mon nom dans votre carnet. Reprit-il à l'intention de Bucky. Je ne vous tiens pas rigueur de ce que vous avez estimé devoir faire.

Bucky hocha, presque imperceptiblement la tête.

- Au revoir, James.

Le baron tourna ensuite la tête vers Kate. Il esquissa un sourire et tendit la main dans sa direction. La jeune femme fit un pas en avant et serra sa main dans la sienne.

- Au revoir, Zemo. Sourit-elle.

Avec les Dora Milaje sur les talons, Zemo se mit à avancer, les laissant tous les deux en compagnie de Ayo.

- Nous le conduirons à la prison RAFT. Annonça-t-elle. Où il passera le reste de ses jours.

- Un vrai coin de paradis. T'y a déjà mis les pieds ? S'enquit la russe.

Ayo lui adressa un regard noir et une moue presque dédaigneuse dont Kate ne sembla pas se formaliser.

- à votre place, j'éviterai de me montrer au Wakanda pendant quelque temps.

- Je comprends. Assura Bucky.

La Dora Milaje esquissa l'ombre d'un sourire et fit mine de vouloir se mettre en route pour rejoindre ses soeurs d'armes. Katherine tendit le bras et la stoppa dans son élan. Elle tourna le bras et ouvrit la main de façon à ce que sa paume soit tournée vers le ciel. Les deux jeunes femmes se jaugèrent un instant avant que la guerrière ne lui pose son médaillon en forme d'œuf au creux de la main.

- Au revoir, Ayo. Salua Kate.

Ils restèrent tous les deux où ils étaient, observant Ayo rejoindre son jet.

- J'appellerai T'Challa. Assura la russe. Je nous ferai pardonner.

- Tu as serré la main d'un fasciste.

- C'est pas la première fois.

- Si je ne te connaissais pas aussi bien, je dirai que tu as développé de la sympathie pour lui.

- Mais comme tu me connais, tu sais que j'ai un coeur de pierre.

- Pas un coeur de pierre. Contra-t-il. Une carapace difficile à percer.

- Ça fait toute la différence. Ironisa-t-elle en levant les yeux au ciel.

Du coin de l'oeil, elle le vit rengainer son arme avant de se pencher pour ramasser les balles qu'il avait fait tomber au sol.

- C'était très théâtral. Lui fit-elle remarquer.

- Ça t'a plu ?

- C'était très sexy de te voir tenir une arme avec ce manteau. Je t'ai déjà dit que j'aimais ce manteau sur toi ?

- Une fois ou deux.

- Quand on sera rentré, je compte sur toi pour le remettre. Tu pourras même ressortir le flingue déchargé et serrer la mâchoire comme tu l'as fait. Si tu es vraiment sage, peut-être même que je te laisserai m'attacher les mains.

- Tu es incorrigible.

- Tu préfères que moi, je t'attache ?

- J'ai un passif douloureux de ce côté-là, je préfère éviter.

La russe marqua son accord par un hochement de tête et laissa Bucky passer son bras autour de ses épaules pour l'attirer à sa suite.

- Tu sais que tu es le seul homme que j'autorise à m'attacher, pas vrai ?

- C'est un immense honneur, Katia. Assura-t-il.

- Dis-moi, t'as encore le vieux Kevlar du Soldat de l'Hiver ?

- Le vieux Kevlar ? Pourquoi faire ?

- Il t'allait plutôt bien. Je crois qu'on pourrait lui trouver une utilité.  

Black DoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant