✬Chapitre 80✬

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Kate attendait depuis des heures devant l'appartement de Bucky. Assise dans le hall, à même le sol, elle attendait patiemment que le soldat ne daigne rentrer chez lui. Cela faisait deux jours qu'elle n'était pas parvenue à le joindre. Il ne répondait pas au téléphone et il n'était jamais chez lui. Elle savait qu'il ne pouvait pas s'éloigner de Brooklyn trop longtemps sous peine de rater l'un de ses rendez-vous avec sa psy et de se faire arrêter. L'attendre devant chez lui était sa meilleure chance de l'intercepter.

Au bout d'un moment, son portable s'éteignit, faute de batterie. Alors elle se contenta de rester assise là, la tête contre le mur et les yeux fermés. Attendant patiemment. La patience n'avait jamais été une de ses qualités. Elle n'aimait pas attendre sans rien faire.

Au bout d'un moment qui lui parut interminable, elle entendit des pas dans les escaliers, des pas qui s'engouffrèrent dans le couloir et elle rouvrit finalement les yeux. Bucky marqua un temps d'arrêt en la voyant assise à côté de sa porte. Elle remarqua le sac de nourriture qu'il avait à la main, il portait le logo du restaurant où il semblait passer de nombreuses heures maintenant. Lentement, elle se releva, ses muscles engourdis protestèrent mais elle les ignora. Elle darda son regard sur lui tandis qu'il était arrivé devant sa porte qu'il était déjà occupé à déverrouiller.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Interrogea-t-il.

Elle le regarda pénétrer dans son petit appartement, se débarrasser de sa veste en cuir pour l'accrocher au porte manteau avant de s'engouffrer dans le salon, la laissant plantée sur le perron. « Qu'est-ce que tu fais là ? ». Elle avait connu meilleur accueil.

Elle tenta d'ignorer la colère qui commença à naître en elle. Elle fit de son mieux pour l'ignorer. Elle pénétra à son tour à l'intérieur et claqua la porte derrière elle et elle le retrouva dans la cuisine. Elle aurait aimé parvenir à contrôler sa colère.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Répéta-t-elle froidement.

- Pas aujourd'hui, je suis fatigué.

- Tu es fatigué.

- Katia.

- Oh non. S'écria-t-elle. Épargne-moi ton « Katia » comme si j'étais fautive dans cette histoire.

- Je n'ai pas envie de me disputer.

- Visiblement tu n'avais pas non plus envie de me voir. Cracha la Russe.

Lentement il abandonna ses cartons de nourriture chinoise pour se tourner vers elle. Il lui lança un regard las qui trahissait une fatigue qu'elle peinait à comprendre. Elle bouillonnait tandis que lui paraissait épuisé, usé presque éteint. Elle aurait aimé que sa colère soit contagieuse. Elle aurait aimé voir son regard s'animer, le voir serrer les poings, l'entendre élever la voix. Mais sa lassitude ne fit qu'exacerber sa colère à elle.

- Je pensais que garder cet appartement était justement fait pour ça, pour qu'on puisse se retrouver seuls quand on le voulait. Lui fit-il remarquer.

- Pour ça il faudrait déjà que tu mettes les pieds chez moi.

Un soupir s'échappa des lèvres de Bucky et il fit à nouveau volte-face.

- Tu restes pour dîner ? Interrogea-t-il.

Ses mots la médusèrent. Elle se contenta de le regarder vider les contenus de ses boites en cartons dans deux assiettes sans prononcer le moindre mot et sa colère s'évanouit pour laisser place à un sentiment encore pire. L'échec.

Elle avait pensé qu'avec le temps les choses s'apaiseraient. Qu'il avait simplement besoin qu'elle le laisse respirer. Qu'il reviendrait vers elle. Mais plus le temps passait, moins les choses allaient. Et au lieu de revenir, elle le voyait s'éloigner sans parvenir à lui faire faire demi-tour. Kate avait l'impression d'avoir usé toutes ses cartes, elle avait l'impression d'avoir essayé toutes les solutions possibles. Rien ne fonctionnait. Elle n'arrivait plus à rien avec lui.

Black DoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant