✬ Chapitre 131 ✬

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Son coeur tambourinait dans sa poitrine. Elle n'osait plus prononcer le moindre mot. De l'autre côté de la ligne, elle n'entendait plus rien. Ce silence était la pire des tortures.

Ce silence dura quelques secondes supplémentaires. Et puis elle entendit quelque chose. Un bruit qu'elle ne parvint pas à identifier. Peut-être le crissement du verre sous des chaussures. Elle entendit ensuite une porte claquer. L'agresseur de Terézia était parti. Probablement.

- Terézia ? Interrogea-t-elle. Est-ce que tu m'entends ?

Elle n'obtint pas de réponse tout de suite. Durant de longues secondes, il n'y eut aucun retour. Et ensuite, elle entendit un gémissement. Et le soulagement la gagna. Si elle gémissait, c'est qu'elle vivait.

- Dis-moi où tu es. Demanda Kate. Je suis en route mais j'ai besoin de savoir où tu es.

- Офіс

- D'accord, au bureau, j'arrive. Tiens bon.

Kate traversa Madripoor à toute vitesse. Elle se stationna à la hâte devant le bâtiment qui servait de bureau à Terézia et s'extirpa rapidement du véhicule. La blondinette sortit son arme et se dirigea vers la porte de l'immeuble mais s'arrêta net.

Allongé sur le trottoir gisait un corps. Lentement, elle s'en approcha et lorsqu'elle fut suffisamment proche, elle le reconnut.

- Oh mon Dieu. Chuchota-t-elle.

À l'entente de sa voix, le corps bougea, arrachant un sursaut à Kate.

- Pavel ! S'écria-t-elle en s'accroupissant à ses côtés.

Ses jambes étaient tordues par le choc, l'arrière de son crâne complètement ouvert, répandant une substance visqueuse mêlée à du sang sur le trottoir. Il essaya d'ouvrir la bouche mais aucun son n'en sortit.

- Pavel. Murmura Kate.

Elle porta une main au visage de l'homme et se rendit compte qu'elle tremblait. Pavel tenta à nouveau de parler. Ses yeux exorbités étaient fixés sur le ciel. Et la Russe ne comprit pas immédiatement le message qu'il tentait de lui faire parvenir. Elle releva les yeux au ciel à son tour et vit la fenêtre du petit immeuble brisée. La fenêtre du bureau de Terézia.

- Je suis désolée Pavel. Chuchota-t-elle.

Et elle était réellement désolée. Elle se pencha vers lui et déposa un baiser sur son front avant de poser son arme sur sa tempe. Elle ignorait s'il comprit que l'objet froid sur sa tempe était le canon de son revolver mais elle jura voir de l'acceptation dans son regard.

- Je suis désolée. Répéta-t-elle.

Kate pressa la détente et sursauta en entendant le coup de feu. Elle sentit une larme rouler sur sa joue. Mais elle n'avait pas le temps de pleurer. Elle se releva pour se précipiter dans le bâtiment, elle appuya frénétiquement sur le bouton de l'ascenseur jusqu'à ce que les portes ne s'ouvrent et elle trépigna jusqu'à ce qu'elle arrive au bon étage.

La jeune femme leva son arme et inspecta méticuleusement les environs. Le bureau de Terézia était complètement détruit. Il y avait du verre et des papiers partout. Elle vit des traînées de sang sur le sol et entreprit de les suivre. Elle avança prudemment jusqu'à une porte qu'elle ouvrit lentement.

Allongée dans le fond du petit cagibi, gisait Terézia. À moitié adossée au mur, une arme dans la main. Elle n'eut pas la force de lever le bras en entendant la porte s'ouvrir. Elle était si pâle que Kate crut qu'elle était morte. Dans son abdomen, deux plaies laissaient s'écouler des quantités affolantes de sang.

- Oh bon sang.

Kate rangea son arme et attrapa son portable pour appeler les secours avant de se diriger vers son amie. Elle lui retira l'arme des mains et la cacha sous une étagère puis l'allongea sur le sol. Kate examina les deux blessures par balle et enleva sa veste pour compresser au mieux les blessures. Sous la pression, Terézia gémit de douleur.

- Si t'as mal c'est que t'es vivante. Déclara Kate. Je t'interdis de mourir aujourd'hui, tu m'entends ? Tu ne mourras pas !

- K...Kate.

- Tais-toi. Ordonna-t-elle. Les secours arrivent. Tu me parleras quand tu n'auras plus deux balles dans le ventre, d'accord ? En attendant, tu t'accroches. Et tu dis à la mort d'aller se faire voir, tu comprends ? Tu restes avec moi.

- Kate. Balbutia Terézia. C'est... lui.

- Qui ça lui ?

- C'est lui. C'est lui. C'est...

New York, Etats Unis

Clint Barton n'appréciait pas la nouvelle qu'il avait reçue la veille durant la nuit. C'est pour cette raison qu'il faisait le déplacement jusqu'à Brooklyn. Parce que la nouvelle n'était pas bonne. Parce que la nouvelle l'inquiétait. Il frappa à la porte du petit appartement miteux de Bucky Barnes et attendit quelques minutes avant qu'elle ne s'ouvre.

- Clint ? S'enquit Sam.

- Tu vis ici maintenant ? Railla Barton en le bousculant pour rentrer.

- Non, enfin, j'étais de passage alors...

- Tu as des nouvelles ? Interrogea Bucky en les rejoignant en trombe.

- Elles sont pas bonnes. Grimaça l'archer.

Il vit le visage de Barnes se décomposer, s'attendant certainement à entendre quelque chose qu'il était terrifié d'avoir à écouter.

- Elle n'est pas morte. Le rassura Clint. Mais ça reste mauvais.

- Elle est blessée ? S'enquit Bucky.

- Le corps de Pavel Ruchenko a été retrouvé en pleine rue à Madripoor.

- Kate est à Madripoor ? Interrogea Sam.

- C'est qui Pavel Ruchenko ? Interrogea Bucky en fronçant les sourcils.

- C'était un de ses contacts. Elle l'appréciait. Elle avait tissé un lien avec lui.

- Comment il est mort ?

- Une balle dans la tête. Je crois que c'était une exécution, parce qu'il est tombé du troisième étage d'un immeuble avant ça.

- C'était Katia ? S'enquit Bucky.

- Elle a peut-être abrégé ses souffrances. Approuva Clint.

- Clint, est-ce que t'as des nouvelles d'elle ? Le pressa Bucky.

- Non. Mais, Pavel Ruchenko n'est pas la seule personne à être morte cette nuit-là, Terézia est morte quelques heures plus tard.

- Terézia c'était aussi un de ses contacts. se souvient Sam.

Deux connaissances de Kate mourant la même nuit. Ce n'était pas une coïncidence. Ce n'était pas possible. Clint et Bucky échangèrent un regard et ils comprirent l'un l'autre qu'ils avaient la même pensée.

- Quelqu'un cherche à s'en prendre à elle. Murmura Barnes.

- Qui ? Interrogea Sam.

- C'est lui. Répliqua Clint en hochant la tête.

Black DoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant