✬ Chapitre 31 ✬

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Kate avait attendu que Bucky ne soit profondément endormi ce soir-là pour s'éclipser de la hutte avec le téléphone satellite. Elle avait une fenêtre de manœuvre relativement maigre étant donné que le sommeil de Barnes était plus qu'agité et qu'il n'était pas rare qu'il ne quitte sa chambre après un cauchemar ou une angoisse, pour rejoindre la pièce principale.

Dans ces cas-là, il se servait de l'eau ou restait debout près de l'entrée, comme s'il montait la garde, ou alors il s'éclipsait une bonne partie de la nuit pour partir marcher. Kate avait toujours prétendu être profondément endormie. Elle ignorait s'il voyait clair ou non dans son petit jeu mais en tout cas, il n'avait jamais essayé de l'apostropher au milieu de la nuit pour lui parler.

Elle s'arrêta à quelques mètres de la hutte, la fraîcheur de la nuit lui arracha un frisson et elle resserra la veste kaki de Bucky qu'il avait laissé traîner derrière lui et dont elle se servait lorsqu'elle sortait le soir. Elle jeta un dernier coup d'œil derrière elle et composa un numéro de téléphone avant de poser le combiné contre son oreille. Elle entendit une tonalité et puis une autre avant qu'on ne décroche de l'autre côté de la ligne. Elle lança un nouveau regard autour d'elle, pour s'assurer qu'elle était seule et ouvrit enfin la bouche.

- Comment ça va ? S'enquit Kate.

- Ça va. Merci de m'aider.

- Je t'en devais une. Et puis, tu as accepté de m'aider toi aussi.

- C'est la moindre des choses.

- La vie en cavale n'a rien de facile. Je suis passée par là avant toi, tu t'y feras, j'ai pas de doute là-dessus.

- Comment tu as découvert cet endroit ?

- J'y suis allée une fois ou deux. J'ai un coffre là-bas. Et quelques investissements. Tu aimes l'appartement ?

- Je ne pouvais pas rêver mieux.

- Tu verras, Terézia est plutôt facile à supporter. C'est un boulot qui paie bien.

- Merci Kate.

La blondinette soupira, ignorant le remerciement lancé à son égard.

- Tu as eu l'occasion de te mettre au travail ? Interrogea Kate.

- J'ai commencé à faire des recherches. Je n'ai rien trouvé.

- Il sait que je le cherche, il se fait discret.

- Il finira par commettre une erreur. Et je serai là pour la trouver.

- Mais ça pourrait prendre un temps monstrueux avant qu'il ne baisse la garde. Et je ne suis pas quelqu'un de patient.

- Qu'est-ce que tu veux faire ?

- Trouve Anton Pavlenko. Ordonna la russe. Il vit dans la ville haute.

- Anton Pavlenko.

- Tu lui dis que tu viens de la part d'Ekaterina. Poursuivit Kate. Et s'il fait mine de ne pas se souvenir, rappelle lui que je lui ai sauvé les fesses au Kosovo. Et qu'il m'en doit plus qu'une.

- Je le ferai.

- Le seul moyen de débusquer Alexeï c'est en lui faisant croire que je me montre imprudente, il faudra qu'Anton laisse des pistes sur moi, des petits morceaux de pain qu'Alexeï s'empressera d'avaler.

- Et ensuite ?

- Je t'appellerai régulièrement pour voir où en est le travail. Le jour où tu me diras que tu as une localisation connue, je m'occuperai du problème.

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