Black Dove

✬ Chapitre 134 ✬

Kate était à moitié affalée sur l'îlot central, le regard perdu dans le vide, le nez à quelques centimètres à peine d'une tasse de café fumant. Elle émit un gémissement plaintif et ferma brièvement les yeux pour tenter d'apaiser son mal de tête.

Elle entendit des pas et quelques secondes plus tard, quelqu'un déposa, bruyamment, quelque chose à côté de sa tasse. En ouvrant un œil elle y découvrit une boite d'aspirine et en relevant un peu le menton elle vit que c'était Bucky.

- Laisse-moi mourir. Gémit-elle en refermant les yeux.

- Je t'avais dit d'arrêter de boire.

- Pas aujourd'hui.

- Où est ton chien ?

- Ce n'est pas mon chien.

- Est-ce que tu le sors de temps en temps ?

- Il a le jardin, il sort quand il veut la baie vitrée est jamais fermée.

Bucky lança un regard perplexe à la baie vitrée laissée entrouverte et se tourna ensuite vers Kate.

- Ça, il faut que ça change. N'importe qui pourrait entrer.

- La preuve, tu es là.

- Tu as essayé de me planter avec un couteau. Lui rappela-t-il.

- Ça change des flingues.

- Je préférais les flingues. Tu visais la gorge avec ce couteau.

Kate se redressa lentement et rouvrit les yeux avant de grimacer.

- Je pensais que c'était quelqu'un qui venait me descendre. Se défendit-elle. Évidemment que je visais la gorge.

- C'est bien. Approuva Bucky. Sauf quand c'est moi qui essaie d'entrer.

- Tu veux que je m'excuse pour le couteau ?

- Non, je t'ai quand même bousculé en entrant.

- Va dire à mon dos que tu m'as simplement bousculée.

- Tu as mal ?

La jeune femme avala une gorgée de café et secoua la tête en soupirant.

- Je ne sens rien. Assura-t-elle.

- Je suis désolé d'être parti.

- Je suis désolée d'avoir déterré Steve.

- Tu aurais dû m'en parler.

- Tu ne m'aurais jamais aidé à creuser.

- À qui est-ce que tu as demandé de t'aider ?

- À personne.

Bucky esquissa un sourire amusé et arqua un sourcil dans sa direction.

- Comme si tu avais creusé toute seule. Sourit-il.

- J'en ai vu d'autre.

- Qui t'a aidé ? Dis-moi que c'était pas le petit.

- Bien sûr que non. Assura-t-elle. Je n'aurais jamais demandé ça à Peter.

- Alors à qui ?

- À Frank. Castle.

Kate fit tomber deux aspirines dans la paume de sa main et les avala avec son restant de café, elle quitta ensuite son tabouret pour déposer sa tasse dans l'évier. Elle se pencha pour ramasser la gamelle vide du chien et ouvrit une armoire de laquelle elle sorti un sac entamé de croquettes.

- Bébé, c'est l'heure de manger. Appela-t-elle.

- Bébé ? Répéta Bucky.

- Il en a besoin. Il a besoin d'affection.