Black Dove

✬ Chapitre 128 ✬

- Tu me fais analyser ça. Ordonna Katherine.

- Tu veux les résultats pour quand ?

- Hier. Railla la russe. Travaille plus vite.

Cela faisait une semaine que Katherine Callender avait quitté son appartement de Brooklyn. Abandonnant derrière elle l'ensemble de ses effets personnels. Tirant un trait sur cette vie tranquille et simple qu'elle avait tenté de se construire en vain.

- Combien de temps tu comptes rester ici ?

- Pourquoi, Anton ? S'enquit-elle. Tu en as déjà marre de m'avoir dans les pattes ?

- Je n'ai pas dit ça. Se défendit le hacker.

- Tu travailles mieux quand je suis derrière toi pour jeter un coup d'oeil par-dessus ton épaule. Je partirai quand on en aura fini.

- Bien.

- Fais-moi analyser ces échantillons. N'aie pas peur d'y mettre le prix, ce n'est pas toi qui débourse.

Sans un mot de plus, Kate tourna les talons pour quitter l'appartement qui servait de repère à son hacker. La jeune femme resserra sa veste en cuir autour d'elle alors qu'elle descendait les escaliers qui la mèneraient à l'extérieur. Le poids de son arme, bien gardé en évidence à la ceinture de son pantalon la réconfortait tandis qu'elle traversait Madripoor.

Elle détestait Madripoor.

Encore plus maintenant qu'elle y était revenue. Et pourtant, Madripoor était la seule chose qu'elle méritait. Vivre une vie de hors la loi, dans un nid de vipère, devoir toujours être aux aguets, prête à tuer pour survivre. C'était ça la vie qu'elle vivait avant et c'était à cette vie qu'elle était revenue. C'était mieux comme ça. Elle essayait toujours de s'en persuader.

Elle était revenue au bercail. Si elle avait acheté un appartement dans la ville haute ce n'était pas pour héberger Sharon Carter. C'était pour s'offrir une porte de secours. Quand elle avait quitté Brooklyn, elle avait emprunté la porte de secours avant de périr. Elle n'aurait jamais pu rester à New York. Elle ne l'aurait pas supporté.

- Tu as une tête de déterrée.

Katherine ferma la porte à clé derrière elle et lança un regard blasé à la femme assise dans son canapé.

- Terézia. Marmonna la Russe.

- Kate. Chérie.

Terézia était l'une des plus belles femmes que Kate avait connue. Ses longs cheveux blonds tombant en cascade le long de son dos, ses yeux bleus inquisiteurs, son petit nez mutin, ses lèvres charnues. Sa silhouette élancée et sportive. Elle n'avait absolument pas changé depuis que Kate l'avait rencontré des années auparavant.

- Explique-moi. Quémanda l'autre femme.

- T'expliquer quoi ?

- Chérie, je te connais. Je sais quand ça ne va pas.

- Tu ne sais rien, au contraire.

- Range ta langue acérée. Tu ne me feras pas fuir avec quelques commentaires acerbes.

- Je n'ai pas envie de parler. Assura la Russe.

- Viens t'asseoir et dis-moi tout.

Non sans soupirer, Kate obtempéra. Elle vint s'allonger dans le canapé, la tête sur les genoux de Terézia qui s'empressa de plonger les doigts dans ses mèches emmêlées.

- Tu n'as jamais été du genre à te mettre dans cet état pour un homme.

- Ce n'est pas qu'un homme. Maugréa Kate.