Black Dove

✬ Chapitre 63 ✬

Il restait à Kate une dernière chose à faire pour que le Secrétaire d'État ne soit plus jamais un problème pour eux. Elle connaissait la suite des évènements sur le bout des doigts, c'était une technique qu'elle avait mise en pratique de nombreuses fois pour obtenir des informations ou une coopération totale.

Cette fois, c'était elle qui avait donné rendez-vous à Thaddeus Ross. Et elle ne lui avait pas laissé l'opportunité de refuser son invitation. Et dire qu'elle n'avait pas ressenti une once de plaisir en le voyant accourir, la mine furieuse et le regard sombre, serait un mensonge.

- Bonjour, Monsieur le secrétaire d'États. Le salua-t-elle mielleusement.

- Vous n'êtes qu'une sale petite menteuse, nous avions un accord.

- Vous pensiez que nous avions un accord. Nuança-t-elle. Je ne vous ai fait aucune promesse.

- Vous n'avez aucune parole. Siffla-t-il.

- Ma loyauté va à mes amis. Eux, je les défendrai toujours bec et ongles contre des types comme vous.

- Vous n'avez aucune idée du pétrin dans lequel vous vous êtes fourrée.

- Vous n'avez aucune idée du pétrin dans lequel vous vous êtes fourré quand vous m'avez menacé si je refusais de témoigner contre Bucky Barnes. Vociféra-t-elle. C'était votre erreur la plus monumentale après les Accords de Sokovie.

Mais ce n'était pas uniquement du plaisir qu'elle ressentait à cet instant précis. C'était un sentiment de surpuissance. Elle avait l'impression de le tenir tout au creux de sa paume et qu'un seul petit geste lui permettrait de l'écraser comme on avait tant de fois essayé de l'écraser par le passé. L'ombre d'un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, elle adorait ce sentiment.

- Monsieur le Secrétaire dÉtat. Commença-t-elle en secouant la tête de gauche à droite. Je crois que vous avez été un très vilain garçon. Chantonna-t-elle. Regardons ce que j'ai là.

Elle sortit de son sac à mains toute une série de photographies qu'elle feignit de regarder avec attention.

- Voyons voir, cet homme-là, c'est vous et elle, elle ce n'est pas votre femme, Monsieur le Secrétaire.

L'homme lui arracha la pile de photos des mains et elle l'observa d'un œil satisfait faire défiler frénétiquement chacune d'entre elles.

- Elle s'appelle Tamila elle est très jolie, n'est-ce pas ? Elle est jeune et tellement belle. Mais surtout, très jeune. Très très jeune. Ouh, vous avez été très vilain.

- Espèce...

- Ne me mettez pas encore plus en colère que je ne le suis. Siffla-t-elle.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

- Votre tête.

- Je ne cèderai pas à votre chantage.

- Oh si vous allez céder. Vous allez céder parce que sinon je vais vous détruire. Je vais aller voir votre femme, la pauvre, elle risque d'être dévastée. Ensuite, j'irai voir la police avec notre amie... parce qu'elle n'a pas l'air très à l'aise sur ces photos quand on y regarde de plus près. Et puis j'appellerai un de mes contacts à la CIA, je crois que votre nièce vient tout juste d'y entrer, je me trompe ? J'imagine qu'elle aspire à autre chose qu'à faire des putains de photocopies pour le reste de sa vie ? Puis, ce sera à mon tour de vous coller un procès au cul parce que ce n'était pas très gentil ce que vous m'avez dit hier soir au restaurant. Et pour terminer j'irai jouer les midinettes éplorées sur tous les putains de plateaux de télévision qui voudront m'accueillir. Et croyez-moi, quand j'en aurai fini avec vous, vieux débris, on ne voudra même plus de vous pour nettoyer les chiottes du Pentagone.