Black Dove

✬ Chapitre 70 ✬

Il était tard, la ferme des Barton était plongée dans un silence presque inhabituel. Kate n'était arrivée que depuis trois jours, et elle mentirait si elle disait que la maison était calme. C'était même l'exact opposé d'une maison calme. Nathaniel, se réveillait à l'aube et son nouveau passe-temps était de s'introduire dans la chambre de Kate pour la réveiller. Il la réveillait elle et uniquement elle. Chaque matin depuis trois jours la première chose qu'elle voyait au réveil était le petit visage du cadet des Barton. Et même si elle était profondément irritée par la situation, elle ne pouvait se résoudre à l'envoyer paitre.

Elle appréciait les soirées, lorsque les enfants étaient couchés, que Laura et Clint étaient seuls dans le canapé à regarder un film, c'était le seul moment de la journée où elle pouvait se retrouver seule dans la chambre d'amis sans avoir peur de voir la porte s'ouvrir à la volée pour dévoiler une jolie petite tête brune.

C'était son moment à elle, assise dans son lit sous sa couette, un livre dans une main, une tasse de thé fumant sur la table de nuit. C'était calme, reposant. Et pendant qu'elle lisait, elle parvenait à se vider la tête et à oublier les raisons qui l'avaient poussées à venir crécher chez Clint et Laura.

Mais cette soirée-là prit une tournure un peu différente lorsque son portable, posé sur la table de nuit se mit à vibrer avec insistance. Elle reposa son livre, décrocha et la seconde d'après elle vit le visage de Bucky apparaître sur son écran.

- Salut l'étranger. Sourit-elle.

Le coin des lèvres de Bucky s'étira à son tour, en arrière-plan, elle vit la tête de son lit et elle devina qu'il était lui aussi couché.

- Tu m'appelles depuis ton lit ? Je savais pas que tu étais prêt pour un moment coquin virtuel. Poursuivit-elle. Si j'avais su j'aurai enfilé un truc un plus sexy que mon vieux sweat.

- Tu es incorrigible. Soupira-t-il.

- Si tu veux je peux même te faire mon meilleur accent russe.

- Tu es russe. Rappela Bucky.

- Je sais, et je suis capable de te sortir le meilleur accent forcé de tous les temps, mieux que ce que tu peux entendre au téléphone rose.

- Comment tu peux savoir ce qu'on peut entendre au téléphone rose ?

- Comment tu peux savoir ce qu'est le téléphone rose ? Contre-attaqua-t-elle en arquant un sourcil. Une petite semaine sans moi et tu es déjà en train de chercher de la compagnie ?

- J'ai la petite voisine d'en face si jamais je me sens seul. Lui rappela-t-il.

- Tu as ruiné toutes tes chances de coucher avec une autre femme le jour où tu as couché avec moi. À côté de moi, toutes les autres te paraîtront fades et sans saveurs.

- Comment vont tes chevilles ?

- Aussi bien que la tête de Sam.

Un rire rauque fit tressauter la poitrine de Barnes faisant trembler son image et arracher un nouveau sourire à la jeune femme. Son amusement ne dura que quelques secondes, il redevint sérieux et il sembla la scruter un long moment.

- Comment tu vas ? Interrogea-t-il.

- J'aimerais bien avoir des nuits plus longues. Ce petit diable de Nathaniel n'arrête pas de me réveiller à l'aube. Je te jure que ce gamin a l'horloge interne la plus précise de l'univers.

- Je pensais que tu allais fermer ta porte à clé ?

- Je l'ai fait la nuit dernière, j'avais la ferme intention de le laisser dehors et de faire la grasse matinée. Mais à trois heures du matin j'étais encore réveillée en train de me demander quelle tête ferait le petit Nate s'il trouvait ma porte verrouillée au petit matin.