Black Dove

✬ Chapitre 68 ✬

Kate avait quitté Washington depuis trois jours. Une caisse sur le siège passager avec laquelle elle se lançait parfois dans une grande discussion à sens unique.

- Il a toujours fallu que tu te la racontes de toute façon. Maugréa la russe. Avec tes superbes cheveux. Et puis cette position que tu prenais quand tu te réceptionnais. Pouffa-t-elle. Ça c'était franchement ridicule.

La jeune femme tapota le couvercle du carton avant de reposer la main sur le volant.

- Franchement, Natasha. Heureusement que c'est toi qui me demande de traquer une espionne russe. Si ça avait été n'importe qui d'autre, je l'aurais envoyé voir ailleurs. J'espère au moins qu'elle va pas essayer de me tuer, parce que là, je risquerai de le prendre très mal.

Kate roula pendant de longues heures avant de s'arrêter dans une petite rue d'une quartier résidentiel. Elle coupa le moteur et retira sa ceinture de sécurité, prête à patienter jusqu'à être certaine qu'elle ne courrait aucun danger.

- Les choses que tu m'auras fait faire. Murmura Kate d'une voix tremblotante.

La sonnerie de son téléphone portable lui arracha un sursaut et elle n'hésita qu'une demi-seconde avant de décrocher.

- Salut l'étranger. Décrocha-t-elle.

- Enfin arrivée à bon port ? S'enquit Barnes.

- Ouais, je suis enfin arrivée.

- Ça va ? Interrogea-t-il.

Malgré tous ses efforts il parvenait en déceler le petit tremblement dans sa voix. La blondinette pris une profonde inspiration et ferma brièvement les yeux.

- Ça va. Assura Kate. C'est juste que Clint m'a donné quelques affaires qui appartenaient à Natasha.

Mentir était tellement facile. C'était presque une seconde nature. Et pourtant contrairement à toutes les fois où elle avait servi un bobard à quelqu'un, mentir à Bucky fit naître en elle une pointe de culpabilité.

- Il y avait une lettre qui m'était adressée. Reprit-elle.

Au moins cette partie-là était vraie. Et c'est cette fameuse lettre qui l'avait entraînée dans cette mission solitaire.

- Tu veux en parler ?

- Elle savait qu'elle n'allait pas s'en tirer. Elle me dit que j'aurais fait la même chose à sa place.

- Elle a raison. Si tu y étais allée avec Clint tu ne l'aurais pas laissé se sacrifier.

- Ça je le sais. Il a des enfants. Une famille.

- Un jour tu ne seras plus aussi en colère.

- Un jour j'aimerais que cette douleur s'arrête.

- Et pourtant tu sais qu'elle ne s'arrêtera jamais.

- Et ça fait chier. Maugréa la russe.

- Qu'est-ce qu'elle dit d'autre ?

- Que t'es pas un trop mauvais parti.

Elle entendit le rire rauque de Bucky et ça suffit pour lui remettre du baume au cœur.

- Elle me demande de garder un œil sur Clint. Poursuivit-elle. Et d'arrêter d'être une sale petite emmerdeuse.

- Elle est bien capable d'avoir écrit ça. S'amusa-t-il.

- Je ne lui ai jamais dit que je l'aimais.