chapitre 3 : tensions

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Plusieurs jours s'écoulèrent, et Elanor prit l'habitude de rester avec Legolas. Boromir était de plus en plus acariâtre, et il lui lança plusieurs fois des regards noirs empreint d'un sentiment qu'elle n'arriva pas à saisir.

Un jour, Gandalf proposa à la communauté de s'arrêter près d'une petite grotte. Fait exceptionnel, le magicien consentit à faire un feu, à la demande des hobbits. Mais à voir son expression lasse et agacée, Elanor soupçonnait Pippin d'en être la raison, car ce dernier avait une facheuse tendance à le harceler.

Elanor se porta volontaire pour aller chercher du bois, et fut rejointe par Merry et Pippin.

Pendant ce temps, les autres montèrent le camp. Alors que Boromir, Frodon et Sam se débarassèrent de leurs affaires, Legolas s'éloigna sur une butte pour observer les alentours. Aragorn se tourna vers Gandalf, préoccupé.

- Les hobbits sont très fatigués, nous devrions passer une partie de la nuit ici avant de reprendre la route demain, chuchota t-il.

- Hum, oui vous avez raison, répondit Gandalf. Cela ne pourra que leur faire du bien. Et je crois qu'un repas chaud remontera le moral de nos hobbits.

- Il n'y a pas que d'eux dont je me souci. Elanor n'a pas l'air au mieux de sa forme.

Le visage du magicien s'assombrit, et il hocha la tête. Boromir se tourna vers eux, ayant parfaitement entendu leur conversation.

- Nous n'aurions jamais dû la laisser venir avec nous, dit-il acerbe. 

Gandalf le regarda avec sévérité. Aragorn fronça les sourcils, et afficha la même expression, s'attendant déjà à ce que l'homme crache son venin. Et il ne se fie pas attendre.

- Elle n'est pas faite pour voyager ! ajouta Boromir. Sans parler du fait qu'elle nous ralentit. Nous devrions déjà avoir atteint la trouée du Rohan à l'heure qu'il est. Si ça n'avait été que moi...

- Les hobbits ne vont guère plus vite, le coupa Aragorn, agacé. Ne rejettez pas la faute sur Elanor, elle n'y est pour rien.

Boromir se renfrogna.

- Nous devons nous arrêter à chaque fois au moins quinze minutes pour mademoiselle. Nous ne pouvons nous permettre une telle galanterie en ces temps de guerre. Chaque minute de perdue est une victoire du Mordor sur mon peuple ! 

- Vous ne pouvez l'en rendre responsable ! Les hobbits marchent aussi lentement qu'Elanor ! s'eclama Aragorn, qui commençait à perdre patience.

- Une femme n'a pas sa place ici ! reprit le Gondorien, buté. Par ailleurs, je ne vois pas l'utilité de sa présence !

- Elanor a plus de qualités que vous ne le pensez, répondit Gandalf.

- Hum, ma fois, je la trouve plutôt amusante et agréable, approuva Gimli.

- Elle est inconsciente ! Elle ne se rend même pas compte du danger qui la guête ! rétorqua Boromir. Je ne comprend même pas pourquoi le seigneur Elrond l'a autorisée à se joindre à nous !

- Vous ne pouvez aller à l'encontre de sa décision, Boromir, répondit sèchement Aragorn.

- Il est trop tard pour ça, répliqua Gandalf. Et le seigneur Elrond sait très bien ce qu'il fait. Il ne choisit pas des personnes au hasard. Et surtout pas pour ce genre de quête, vous le savez aussi bien que moi, Boromir. 

- Si vous voulez mon avis, je pense que le seigneur Elrond s'est trompé et que sa décision a été irresponsable !

Alerté par les cris, Legolas s'était rapproché du groupe et se dressa face à Boromir. Il le regarda avec désapprobation et colère.

- Comment osez-vous parler du seigneur Elrond de cette manière? 

- Allons, ne me dites pas qu'il a eut raison ! rétorqua Boromir. Cette fille tient à peine debout tellement elle est fatiguée ! Elle ne tiendra pas le coup !

- Boromir, calmez-vous, l'assona Gandalf. Vous n'êtes pas dans votre état normal.

- Je vais très bien ! s'écria t-il.

A côté de lui, Frodon et Sam se plaquèrent contre le mur, effrayés par la fureur de Boromir.

- Je me sentirais beaucoup mieux sans elle ! s'exclama t-il. 

Legolas fronça les sourcils.

- Pourquoi la critiquez-vous avec autant de haine? Elanor a plus de courage que quiconque d'autre ici ! 

Boromir rit avec dédain.

- De quel courage parlez-vous ? dit-il. Quel courage aura-t-elle lorsqu'elle devra faire face à des orques ? En a-t-elle au moins déjà tué ? Savez-vous ce qu'ils font aux femmes lorsqu'il les capturent ?

Un silence inconfortable lui répondit. Personne ne prit la peine de répondre, car tous savaient ici de quoi Boromir parlait.

- Là-dessus il n'a pas tort, marmonna Gimli.

Aragorn lui lança un regard noir, et le nain toussota pour cacher sa gêne.

- Que se passera-t-il lorsqu'elle aura fait tuer un membre de notre communauté ? dit Boromir.

Legolas serra les poings.

L'envoyée des Valar - livre II (LOTR-Seigneur des Anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant