chapitre 11 : Amis et ennemis

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La communauté se prépara et ils quittèrent rapidement le campement, sans prendre de petit-déjeuner.

Les hobits ne se plaignirent pas, et suivirent le reste du groupe à une allure plus rapide que la veille. La détermination et l'instinct de survie avaient vite remplacés la fatigue et à la souffrance, et lorsque midi fut passé ils ne s'accordèrent qu'une brève pause avant de reprendre la route.

En milieu de journée, ils arrivèrent enfin à l'embouche d'un fleuve desséché, le Sirannon, qui coulait autrefois à flot dans les gorges de la montagne jusqu'à la porte cachée de la Moria. Ils suivirent donc le fleuve vers le Sud, en passant par un chemin inégal et sinueux tracé à travers la rocaille. Puis le chemin prit un tournant brusque vers l'Est, et Gandalf leur annonça qu'ils étaient à quelques milles de la porte.

Enthousiastes, la communauté se mit à marcher avec encore plus d'ardeur, luttant contre la fatigue et la faim. Le soleil commençait cependant à se coucher, et ils gravirent la montagne, là où se trouvait autrefois une ancienne grande route et des escaliers menant au royaume des nains. Gimli était en tête du cortège, gravissant les marches deux à deux quand il le pouvait, empressé d'arriver au sommet.

Elanor suivait les autres avec Frodon. Elle avait retrouvée quelques couleurs depuis la veille, mais était toujours fatiguée par sa courte nuit. Malgré tout, elle tenait le rythme et avançait aussi vite que ses compagnons.

- Frodon ! appela Gandalf. Veuillez soutenir un vieil homme.

Frodon qui marchait avec Elanor, accourut aux côtés du magicien qui se trouvait plusieurs mètres devant.

- Comment va votre épaule ? s'enquit Gandalf.

- Bien mieux qu'avant.

- Et... l'anneau ?

Tous les deux s'arrêtèrent de marcher, et Elanor les rattrapa. Elle se sentit soudain embarrassée d'écouter leur conversation, et hésita à avancer. Elle ne put pourtant pas s'empêcher de tendre l'oreiller.

- Vous sentez son pouvoir grandir, n'est-ce pas ? Je l'ai senti aussi. Vous devez être prudent, le mal viendra à vous de l'extérieur de la communauté, mais aussi de l'intérieur.

Boromir la dépassa à ce moment, et Gandalf et Frodon le regardèrent passer devant eux avec méfiance.

- En qui dois-je avoir confiance ? demanda Frodon.

- En personne, répondit Gandalf.

Ils se remirent en marche, et Elanor resta derrière eux, méditant les paroles du magicien.

Il est vrai. Frodon ne pouvait faire confiance à personne. Pas même à elle, songea-t-elle tristement.

Ils atteignirent le sommet des marches quelques minutes plus tard, et Gimli s'arrêta, admiratif.

- Les murs de la Moria, souffla-t-il.

Un lac sombre dormait au pied de la roche, vestige de l'ancien Sirannon. Devant eux, se dressait un mur de roche raide et infranchissable. Elanor regarda le mur de long en large, mais ne vit aucun signe d'une porte.

- Il nous faut contourner le lac pour les atteindre, dit Gandalf.

Sous la nuit étoilée, ils traversèrent alors la roche escarpée pour atteindre l'autre rive.

Ils arrivèrent devant les murs une heure plus tard. Gandalf se mit à chercher l'endroit exact où était la porte mais aucune fissure ne la lui indiqua.

- Les portes des nains sont invisibles lorsqu'elles sont closes, expliqua Gimli en tapotant la roche avec sa hache.

- Oui Gimli ! s'exclama Gandalf. Et leur propre maître ne peut les trouver ni les ouvrir quand le secret en est oublié.

- Pourquoi cela ne me surprend-il pas, railla doucement Legolas.

Gimli s'immobilisa, se sentant insulté. Mais il ne répondit pas et se contenta de grogner avant de reprendre la marche. Elanor glissa plusieurs fois sur les galets visqueux, et faillit tomber dans l'eau croupie, lorsqu'enfin Gandalf s'arrêta à son plus grand soulagement.

- Regardez ! Voici les portes de la Moria, s'exclama Gandalf.

La lune se leva dans le ciel, et le mur se mit à briller, révélant des lignes blanches imperceptibles.

Ces lignes prirent peu à peu la forme de motifs, et de figures géométriques. Lorsque la porte apparut dans son entier, elle représentait une arche soutenue par deux colonnes, dans lequel se dessinaient deux arbres portant chacun un croissant de lune, et en son milieu une étoile. Plus haut se trouvait une enclume et un marteau, surmontés d'une couronne avec sept étoiles. Des inscriptions dans un langage ancien étaient gravées dans l'arc de cercle.

L'envoyée des Valar - livre II (LOTR-Seigneur des Anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant