Gandalf sembla alors remarquer le collier que portait l'elfe et fronça les sourcils.
La lueur jaune étincelait dans la pénombre, et elle avait attiré son regard. Il se demanda depuis quand est-ce que Legolas avait ce bijou, car il ne se rappelait pas l'avoir vu auparavant.
- Où est Elanor ? demanda Legolas. Est-elle revenue avec vous Mithrandir ?
Le visage plein d'espoir de l'elfe interloqua le magicien. Gandalf chercha dans ses souvenirs un nom et un visage, et se rappela finalement de la jeune fille.
- Elanor? Non... Que lui est-il arrivé ?
Les trois autres le regardèrent, gênés et fuyants. Legolas sentit tous ses espoirs s'effondrer. Le magicien semblait ignorer ce qui était arrivé à Elanor, cela voulait donc dire qu'elle n'était pas revenue avec lui.
- Elle est tombée dans la Moria, expliqua Aragorn. Peu après vous.
Une lueur de chagrin traversa les yeux bleus de Gandalf.
- Oh. Je suis navré de l'apprendre. Je suis désolé mes amis. Je n'ai pas vu Elanor.
Il plongea son regard dans celui de Legolas.
- La volonté des Valar est mystérieuse, et elle n'est pas de mon ressort. Je ne puis répondre à vos questions. Si je suis revenu ici, c'est parce qu'il y avait une quête qu'il me fallait achever.
Legolas baissa les yeux, sentant à nouveau son cœur se briser. Comment avait-il put croire à son retour ? Elle était morte, voilà tout. Une mortelle ne revenait pas à la vie. Ca n'était encore jamais arrivé, et ça n'arriverait jamais.
Gandalf les conduisit hors de la forêt, et leur annonça qu'ils devaient rejoindre la cité des Rohirims.
- Une étape de votre voyage est terminée, une autre commence. Nous devons aller à Edoras à grande allure.
- Edoras ? s'étonna Gimli. C'est un peu loin d'ici.
- Nous savons qu'il y a la guerre au rohan, révéla Aragorn. Nous avons croisé des cavaliers, disant que le roi va mal.
- Oui, et il sera plutôt difficile de le guérir, répondit Gandalf.
- Tout ce chemin pour arriver ici et repartir. Et pour les hobbits ? Qu'allons-nous faire ? questionna Gimli, ronchon.
- Ce n'est pas un hasard si Merry et Pippin ont été mis sur cette route, répondit Gandalf. Ils auront un rôle à jouer ici. Un grand pouvoir réside ici, endormi depuis de longues années. Et l'arrivée de Merry et Pippin est comme une chute de petites pierres qui déclenche une avalanche dans les montagnes.
Sa réplique fit naître un sourire goguenard sur le visage d'Aragorn, et celui-ci se pencha sur Gandalf.
- Il est un point sur lequel vous n'avez pas changé, mon cher ami, dit-il.
- Hum ?
Gandalf tendit l'oreille.
- Vous parlez toujours par énigmes, chuchota Aragorn.
Gandalf rit, et le rodeur le suivit peu après.
Gimli les regarda avec désintérêt. L'idée de sortir de cette forêt le plus vite possible faisait naître des sentiments plus joyeux, assurément.
- Une chose est sur le point de se produire, annonça Gandalf, et qui n'est pas arrivée depuis les jours anciens. Les Ents vont se réveiller... et découvrir qu'ils sont forts.
- Forts ?! s'exclama Gimli.
Il leva la tête vers les arbres, non sans peur.
- Hum, c'est bien, ajouta-t-il sans conviction.
- Arrêtez de geindre, maître nain, s'exclama Gandalf. Merry et Pippin sont en sécurité. En fait ils le sont bien plus que vous n'allez l'être ces jours prochains !
Gandalf disparut derrière les arbres en compagnie d'Aragorn, et Gimli se retrouva seul avec Legolas.
- Ce nouveau Gandalf est bien plus bougon que l'ancien, rouspéta le nain.
Legolas acquiesça doucement.
- C'est assurément un miracle que Gandalf soit de retour, continua Gimli. Il aurait été bien sympathique de nous rendre aussi notre petite Elanor !
Le nain leva les yeux, en attente d'une réponse positive de la part de son ami. Mais contrairement à ce qu'il attendait, Legolas resta silencieux et se détourna. Sans aucun signe de tête, ni aucune parole, l'elfe marcha derrière Gandalf et Aragorn.
Gimli regarda le dos de Legolas avec étonnement. Un peu vexé, il lui emboita le pas.
- Voilà qu'il y a deux bougons maintenant ! ronchonna-t-il.
Ils atteignirent plus tard la lisière de la forêt, au grand soulagement de Gimli.
Leurs chevaux étaient toujours là, broutant tranquillement dans les herbes hautes.
Gandalf siffla, et après quelques secondes un hennissement lointain retentit. Un magnifique cheval blanc apparut en haut de la vallée, et galopa jusqu'à eux.
- C'est un des mearas, à moins que mes yeux ne soient abusés par quelque sorcellerie, dit Legolas admiratif.
- Voici Gripoil, dit Gandalf en caressant son encolure. C'est le seigneur de tous les chevaux. Et ce fut mon ami durant de mains dangers.
Gandalf donna son bâton à Aragorn et monta le mearas à cru.
- Nous sommes à deux jours de cheval d'Edoras, peut-être moins si nous allons assez vite, dit le magicien.
Il reprit son bâton.
- Allons, il faut se dépêcher mes amis. J'ai peur que Théoden ne puisse attendre encore longtemps.
Les autres se remirent en selle rapidement, et ils quittèrent la lisière de la forêt de Fangorn, en direction d'Edoras.
Gripoil était en tête, et galopait à vive allure. Les chevaux suivaient le méaras avec une nouvelle vigueur, galvanisés par sa présence. Legolas montait Arod avec Gimli, et ne décrocha pas un mot.
Le nain s'accrochait fermement à la taille de l'elfe pour ne pas tomber. L'air fouettait le visage de l'elfe, et le collier d'Este cognait contre sa poitrine. La chaleur et la lumière qui s'en dégageait s'était renforcée depuis les dernières heures. Legolas en oublia ses inquiétudes et sa souffrance, et se laissa porter par la chevauchée.
Pour la première fois depuis des semaines, il se sentit bien.
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L'envoyée des Valar - livre II (LOTR-Seigneur des Anneaux)
Fanfiction(Suite du livre I - à lire impérativement ) Fille d'aubergiste en Eriador, Elanor ne pensait pas qu'elle se retrouverait un jour mêlée aux conflits de la Terre du Milieu. Alors que les rumeurs d'une guerre au Sud se font de plus en plus entendre, s...