Elanor et Gandalf baissèrent les yeux, et virent une forme grise se mouvoir en contrebas. Deux petits yeux jaunes brillèrent dans l’obscurité avant de brusquement disparaitre.
- C’est Gollum, répondit Gandalf.
- Gollum ? s’étonna Frodon.
- Cela fait maintenant trois jours qu’il nous suit.
- Il s’est échappé des donjons de Barad-dur ?
- Echappé, ou relâché, répondit Gandalf. C’est l’anneau qui la mené jusqu’ici.
- Qui est Gollum ? demanda Elanor.
Elle était perdue.
- Gollum est l’ancien possesseur de l’anneau, répondit Gandalf. Lequel à qui Bilbon l’a volé pendant notre périple jusqu’à la montagne solitaire. Gollum a gardé l’anneau pendant de nombreux siècles, et il est à présent complètement dépendant de lui.
- Bilbon ne m’a jamais raconté cette histoire.
- C’est peut-être parce qu’il n’en est peu fier, répondit Gandalf.
- Quelle pitié que Bilbon n’en ai pas fini avec lui, s’exclama Frodon.
- De la pitié ? Mais c’est la pitié qui a retenu sa main de votre oncle, lui révéla Gandalf. Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort, et les morts qui mériteraient la vie. Est-ce pour cela que vous pouvez-vous leur rendre, Frodon ?
Un silence pesant tomba entre eux.
- Ne soyez pas trop prompt à dispenser la mort des gens, continua Gandalf en se radoucissant. Même les grands sages ne peuvent le prédire. Et mon cœur me dit que Gollum a encore un rôle à jouer, en bien ou en mal, avant que cette histoire ne se termine. De la pitié de Bilbon peut dépendre le sort de beaucoup.
Frodon s’assit à côté d’Elanor, décomposé.
- Je voudrais que l’anneau ne soit jamais venu à moi. Que rien de tout ceci ne se soit passé.
- Frodon.
Gandalf le regarda avec chagrin, et Elanor passa son bras autour des épaules du hobbit. Frodon était au bord des larmes, épuisé.
- Comme tous ceux qui vivent des heures si sombres, mais ce n’est pas à eux de décider, dit Gandalf. D’autres forces sont à l’œuvre dans ce monde, autres que celles du mal. En trouvant l’anneau, Bilbon a été désigné, et par ce fait vous aussi.
- Je vous aiderais jusqu’au bout, Frodon. Même si je dois y laisser la vie, dit Elanor en essayant de le réconforter.
- Je souhaiterais que vous n’ayez pas à mourir dame Elanor.
Elanor lui sourit tristement.
- Je le souhaite aussi, croyez-moi.
- Tout ce que nous devons faire, c’est savoir que faire du temps qui nous est imparti, dit Gandalf.
Il se leva brusquement.
- Oh, c’est par ici.
Elanor leva les yeux avec surprise. Les membres de la communauté assis un peu plus bas sortirent de leur torpeur.
- Ah, ça lui revient ! s’exclama Merry, assez bas pour que Gandalf ne l’entende pas. Cependant le magicien l’entendit.
- Pas du tout. Mais l’air est moins nauséabond en bas.
- Quoi ? s’exclama Elanor.
Le magicien s’avança vers la porte de droite, remettant son chapeau sur la tête. Il descendit les premières marches de l’escalier.
- Dans le doute maître Meriadoc, il faut toujours suivre son flair.
Gandalf se mit alors à rire, et descendit joyeusement l’escalier, Frodon sur ses talons.
Elanor resta immobile. Et dire qu’il avait osé rejeter son plan il y a deux minutes, et voilà qu’il se fiait maintenant à son nez… Quelle était donc cette plaisanterie ? Elle renifla l’air, et ne sentit aucun changement.
- Je ne sens rien du tout, cria-t-elle au magicien.
Mais Gandalf avait déjà disparu à l’angle du mur avec le reste de ses compagnons. Un peu vexée, Elanor les suivit, emboitant le pas de Legolas qui l’avait attendue.
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L'envoyée des Valar - livre II (LOTR-Seigneur des Anneaux)
Fanfiction(Suite du livre I - à lire impérativement ) Fille d'aubergiste en Eriador, Elanor ne pensait pas qu'elle se retrouverait un jour mêlée aux conflits de la Terre du Milieu. Alors que les rumeurs d'une guerre au Sud se font de plus en plus entendre, s...