chapitre 25 : Les seigneurs de la Lothlorien

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Frodon regarda l'elfe, et vit Aragorn commencer à monter les premières marches, suivit de Boromir. Haldir ferma la marche, et essoufflés, ils atteignirent le sommet au bout de longues minutes.

Ils arrivèrent au centre d'une plate-forme, devant laquelle se trouvait une estrade. Haldir resta en retrait, et les encouragea à s'avancer.

Apparut alors Galadriel au bras de son mari Celeborn.

Devant cette vision magnifique et surréaliste, Frodon écarquilla les yeux, comme le reste de ses compagnons.

Les deux elfes dégageaient une lumière éblouissante. La dame de Lorien avait un visage sans âge, de longs cheveux blonds bouclés lui tombaient au creux des reins, et elle portait une robe blanche de perles pailletées. Elle avait l'air d'être encore une jeune fille par son physique, mais dans ses yeux on y voyait une vieillesse de plusieurs millénaires. Son mari qui lui tenait la main avait le même regard, et paraissait avoir vécu bien des âges et de nombreuses guerres. Il était tout aussi beau, et était la personnification de la sagesse même.

Ils s'arrêtèrent au bas de l'escalier, et leurs yeux parcourent les membres de la communauté.

- L'ennemi sait que vous êtes entrés ici, dit Celeborn. Tout espoir de passer inaperçu a désormais disparut.

Aussitôt que le seigneur Celeborn eut prononcé ces paroles, tous se sentirent mal à l'aise.

- Huit sont ici alors qu'ils étaient dix en quittant Fondcombe. Dîtes-moi où est Gandalf, car j'aimerais vivement m'entretenir avec lui. Et je ne puis le voir de loin.

Galadriel sonda les esprits de chacun d'entre eux, et la tristesse affecta son visage.

- Gandalf le Gris n'a pas passé les frontières de ce pays, il a basculé dans l'Ombre. Et la jeune fille du sang de Thingol aussi...

L'elfe regarda Legolas, et ses yeux caressèrent son visage.

- Ils ont été pris par l'ombre. Un Balrog de Morgoth.

Ce furent les premières paroles que Legolas prononça depuis un jour. La reine et le roi elfes le regardèrent, troublés par ces révélations.

- Car nous nous rendions sans nécessité dans les mines de la Moria, continua l'elfe.

Gimli, qui était à côté de Legolas, baissa les yeux honteusement.

- Aucun des actes de Gandalf ne fut jamais inutile, répondit Galadriel. Ni aucune mort. Nous ignorons encore quel était son dessein.

Galadriel posa son regard sur le nain, qui s'était ratatiné sur lui-même, ressentant probablement de la culpabilité et une grande détresse.

- Surtout, ne vous laissez pas envahir par le vide de Kazad'hum, Gimli fils de Gloin. Car le danger a totalement envahi le monde. Et sur toute terre, l'amour est désormais notre seul espoir.

Elle regarda encore une fois Legolas, dont les larmes avaient séchées sur ses joues et lui parla dans sa tête : Vous avez perdu beaucoup, Legolas fils de Thranduil. Votre douleur est grande, mais vous ne devez pas oublier votre quête. N'oubliez pas vos compagnons, ils ont besoin de vous.

- Votre quête ne tient malheureusement qu'à un fil. Ecartez-vous en tant un peu, et ce sera l'échec, entrainant la ruine de tous.

Boromir se mit à trembler, et Galadriel le transperça du regard. Elle lui sourit doucement.

- Mais l'espoir perdure, tant que la compagnie existe, et il faudra du temps pour guérir les blessures. Ne laissez pas vos cœurs se troubler. A présent, allez prendre un peu de repos, car vous êtes accablés par le labeur et le chagrin. Cette nuit, vous dormirez en paix. Allez maintenant.

Galadriel les congédia, et la communauté redescendit au pied des arbres.

La dame de la Lorien les regarda partir, et Celeborn lui vit une expression d'incertitude et de peine, qu'il voyait rarement chez elle. Alors qu'Haldir allait les suivre, Galadriel l'appela.

- Haldir !

Le gardien de la marche s'arrêta et se retourna vers l'elfe.

- Dites à votre frère Orophin de se préparer à partir pour Fondcombe. Ce soir. Je dois envoyer une missive à mon beau-fils.

- Bien madame.

Galadriel le remercia, puis lorsqu'il disparut s'assit sur un sofa. Celeborn se précipita à son chevet, et serra ses mains dans les siennes.

- Qu'y a-t-il, melleth nin ?

Galadriel lui renvoya un regard chargé de nuages.

- Je crains que cette quête ne soit en péril. Ceci n'était pas prévu.

- Et que pouvons-nous faire ? demanda Celeborn, inquiet des affirmations de sa femme.

- Je ne le sais pas encore. Je dois regarder dans mon miroir.

L'envoyée des Valar - livre II (LOTR-Seigneur des Anneaux)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant