Chapitre 7 : Ami-ami

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Bucky s'essuya le visage avec le bas de son t-shirt.

L'entrainement lui avait fait du bien et lui avait permis de se détendre un peu. Il poussa la porte arrière du bâtiment et se dirigea vers l'ascenseur.

L'endroit grouillait de monde et il pesta intérieurement contre Fury et sa brillante idée de barricader tout le personnel ici.

Il pressa le pas et dès qu'il fut dans l'ascenseur, appuya sur le bouton de fermeture des portes en ignorant le blondinet qui lui criait de les retenir. Il n'aurait qu'à prendre l'escalier, ça lui ferait les jambes.

Encore transpirant de sa séance de sport, Bucky s'adossa contre la paroi froide de l'ascenseur et profita de ces quelques minutes de calme. Il fit bien, car le répit fut de courte durée. La voix de Friday retentit dans la boite métallique et lui indiqua que Fury souhaitait le voir dès que possible.

Il leva les yeux au ciel, à tout les coups Sam était allé répéter leur conversation de ce matin à Nick et Maria et il allait avoir droit à une séance supplémentaire chez sa psy cette semaine. L'éclate.

Il remercia l'intelligence artificielle et lui demanda de l'arrêter à l'étage des bureaux. Autant en finir au plus vite.

Il avança d'un pas résigné, comme un prisonnier dans le couloir de la mort. Au loin, le faux condamné aperçut Wanda plantée devant la porte de Nick.

- Qu'est ce que tu fais là ? Demanda-t-il.

- J'attends Maeve. Nick et Maria voulaient la voir.

Il était bien content que ce soit la rouquine qui se coltine la garde de la gamine. Elle avait l'air complètement à l'Ouest et bien que sa séance de sport lui ait permis de prendre un peu de recul sur la situation, il ne lui faisait toujours pas confiance.

- Et toi ? L'interrogea Wanda. J'imagine que tu n'es pas venu ici par plaisir.

- Il parait que je suis attendu, dit-il en désignant la porte.

Un long silence s'installa entre les deux agents. James détestait ça, il n'était pas doué pour faire la conversation. Quoique cela ne semblait pas gêner la jeune femme.

Quelques décennies en arrière il lui aurait parlé, l'aurait fait rire sans effort, il aurait peut-être même flirté avec elle. Tout cela lui semblait appartenir à une autre vie. Pour être honnête ça lui manquait parfois. Souvent.

Il lui avait fallu un certain temps pour s'adapter à ce siècle. D'ailleurs, encore aujourd'hui il avait l'impression de ne pas être à sa place, alors il se renfermait pour ne pas avoir à affronter tout ces gens et ces choses, qu'il ne comprenaient pas.

Par exemple, les réseaux sociaux. Pourquoi les gens passaient-ils leur temps à détailler au monde entier leur moindre fait et geste ? Quel était l'intérêt ? Dans la même lignée, la télé-réalité était un concept qui le dépassait totalement. Dans les années 40 si tu voulais voir une bande d'idiots se hurler dessus sans raison il te suffisait d'aller au bar après 17h, et autant vous dire que personne n'aurait voulu voir ça de son plein-gré tout les soirs dans son salon.

Bon, évidemment, avoir été cryogénisé, subir un lavage de cerveau et ne parler à personne durant des décennies devait aussi avoir joué sur sa sociabilité.

- Tu aurais pu prendre une douche avant de venir, le taquina Wanda en plissant le nez. Tu sens comme le vestiaire des nouvelles recrues quand elles rentrent de leur week-end commando.

L'homme leva les yeux au ciel mais esquissa un sourire. Elle fut rassurée de constater qu'il n'avait pas mal pris sa boutade. Il était tellement difficile de lui arracher un sourire...

After The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant