After The End

Chapitre 24 : "Il ont peur de moi"

Le Docteur Raynor descendit en trombe, quelqu'un tambourinait à sa porte depuis une bonne minute et si ça continuait il allait finir par l'enfoncer.

Elle ouvrit, un peignoir par dessus son pyjama à carreaux et avec une sérieuse envie de retourner se coucher.

Bien qu'elle se considère comme étant du matin, quatre heure c'était tout de même un peu tôt pour elle.

- Sergent Barnes, salua-t-elle en ouvrant la porte.

Malgré son air pas encore bien réveillée, la thérapeute avait le même ton sérieux et intransigeant que d'ordinaire. Quelque part, cela rassura Bucky qui entra sans se faire prier.
Derrière lui se tenait une jeune femme habillée tout en noir, les cheveux relevés en chignon. Elle salua Raynor d'un geste de main gêné. 

- Qui que vous soyez, si vous voulez rentrer allez-y, la pria-t-elle excédée. 

En temps normal, elle n'aurait jamais accepté de recevoir un de ses patients à son domicile, encore moins à une heure pareille. Mais lorsque, pour la première fois, l'ancien soldat avait composé le numéro qu'elle lui avait donné en cas d'extrême nécessité au milieu de la nuit, elle n'avait pu se résoudre à ignorer l'appel.

Très vite, elle avait compris qu'il s'agissait d'une urgence et pas le genre d'urgence qui pouvait attendre que le soleil se lève.

Elle conduisit Bucky jusque dans la cuisine où du café était en train de couler et lui fit signe de s'assoir.

La jeune femme qui l'accompagnait avait l'air minuscule à côté de lui et ne savait visiblement pas si elle devait les suivre ou attendre dans l'entrée.

- Vous pouvez patienter ici, dit-elle en désignant les canapés du salon.

- Merci, c'est gentil. Oh et je suis Eugénie au passage, une....Collègue.

La psychologue acquiesça un peu surprise, mise à part Sam, Bucky n'avait jamais évoqué qu'il fréquentait d'autre agents du Shield.

En réalité, si ça ne tenait qu'à lui, Bucky serait venu seul. Lorsqu'ils avaient fini par rentrer à la base après avoir perdu la trace de l'hélicoptère il avait commencé à se sentir mal, au bord de l'implosion.

La moitié de sa chambre avait fini retournée, pulvérisée, broyée entre ses mains sans même qu'il s'en rende compte. C'est en voyant son reflet dans ce qu'il restait du miroir de la salle de bain qu'il avait compris qu'il ne pouvait pas rester comme ça.
Il avait l'impression d'étouffer dans son propre corps et plus ça venait, plus il ressentait le besoin d'extérioriser ça de façon violente. 

Il était alors descendu et avait quitté le QG en mode pilote automatique pour se rendre jusque chez sa thérapeute, il avait composé le numéro, dieu seul sait comment et s'était mis en route.
Il ne se souvenait même pas d'avoir eu une conversation avec elle.

Quand elle l'avait vu tituber à travers le parc pour rejoindre la ville, Eugénie l'avait rattrapée et mit de force de sa voiture pour le conduire chez Raynor, il n'avait pas eu la force de protester et était monté dans le véhicule plus ou moins de son plein gré.

- Expliquez-moi ce qu'il se passe, demanda la femme encore ensommeillée.

L'homme devant elle n'avait plus rien de son patient à la désinvolture légendaire. Il était plongé dans ses pensées et fixait silencieusement la tasse devant lui.

- James ! Je ne pense pas que vous m'ayez tiré du lit à quatre heures du matin pour admirer ma vaisselle, alors s'il vous plais dites-moi ce qu'il se passe.

Il releva les yeux à l'évocation de son premier prénom, elle ne l'utilisait que lorsqu'il l'excédait et qu'elle voulait le faire réagir.

- Ils l'ont emmené, répondit-il simplement.