Chapitre 41 : Road trip

427 27 8
                                    


Maeve essaya de remettre ses pensées en ordre. 

- Billie est sans doute celle dont je suis la plus proche.

Bucky hocha la tête pour l'encourager à continuer. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle tenait tant à aller sauver des mômes avec qui, de toute évidence, elle avait à peine pu parler durant toutes ces années de captivité. Il faut dire que lui n'avait pas eu la chance d'avoir de compagnon de cellule. Quoiqu'au final c'était plutôt une bonne chose, il n'aurait pas supporté l'idée que quelqu'un d'autre ait eu à subir ce qu'il a enduré.

- Quand on était petit, ils nous regroupaient souvent tous ensemble dans cette espèce de cours entourée d'immenses murs en béton, se souvint-elle. Ils nous observaient jouer, interagir les uns avec les autres. Plus tard j'ai compris qu'ils essayaient de repérer les meneurs, ceux qui avait de la poigne.

Elle prit une profonde inspiration.

- C'était le seul moment de la journée où on pouvait retrouver un semblant de normalité... J'attendais ces vingt minutes de "liberté" plus que tout. Le pire, rigola-t-elle, c'est qu'ils avaient beau m'avoir torturé toute la journée, je leur étais toujours reconnaissante de me laisser sortir avec les autres.

L'idée qu'on puisse la torturer lui retourna l'estomac et il se surprit a ressentir un élan d'affection pour elle. Il se contint, le moment n'était pas vraiment bien choisi... Il l'observa attentivement, elle avait l'air aussi vulnérable que la première fois qu'il avait posé les yeux sur elle, mais quelque chose avait changé sans qu'il arrive à mettre le doigt dessus. Elle continua son récit en fixant le plafond. Comme si s'adresser directement à lui avait été l'effort de trop. Il était déjà content qu'elle s'ouvre un peu. Raynor aurait été bluffée si elle l'avait vu aussi attentif. L'idée le fit sourire, il aurait vraiment énormément de chose à lui raconter lors de leur prochaine séance.
Alors qu'il suivait attentivement le mouvement de ses lèvres, une petite part de lui se sentit coupable d'être presque soulagé d'enfin trouver quelqu'un capable de comprendre ce qu'il avait enduré. De tout les êtres vivants sur cette terre, il avait la conviction que Maeve était celui qu'il préférait à ce moment précis.
La jeune fille, qui ne se doutait pas une seconde des états d'âmes de son compagnon, attendit patiemment une réaction de sa part, triturant le collier autour de son cou. Il se reprit en essayant d'être le plus bienveillant possible.

- Ils vous ont laissé devenir amis ?

C'était surprenant qu'ils aient pris un tel risque.

- Tu rigoles ? Non, ça aurait été bien trop humain de leur part de nous laisser cette possibilité. Il n'y a plus aucune trace d'humanité chez ces gens là.

La rancœur lui serra la gorge, laissant un goût amer dans sa bouche.

- Petit à petit ils ont commencé à augmenter l'intensité de leurs expériences. Du jour au lendemain on ne revoyait plus certain enfant... Ensuite ils sont devenus plus sélectifs. Forcément, rigola-t-elle nerveusement, ils commençaient à manquer de cobayes. On devait se battre les uns avec les autres et si on refusait de frapper son adversaire, ils nous emmenaient au labo pour devenir leur prochain sujet d'étude.

Les yeux perçants du super soldat l'examinèrent en détail. C'était comme si le monde entier avait cesser d'exister derrière la porte bancale de leur chambre. Il n'entendait plus qu'elle et cela avait quelque chose de reposant. Il aurait voulu tout savoir de son histoire, même les détails les plus sordides, pour comprendre comment elle était devenu la personne qu'il connaissait.

- Ils t'ont souvent emmené pas vrai ? Chuchota Bucky.

Un léger sourire se dessina sur le visage de Maeve et elle confirma.

After The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant