Chapitre 56 : Derniers préparatifs

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Interrogation surprise.
Comment se prépare-t-on à partir en guerre ?
a) En s'entraînant autant que possible jusqu'à ce que chaque geste devienne automatique.
b) En priant tous les dieux connus pour qu'ils vous protègent et vous épargnent.
c) En acceptant l'éventualité d'une mort imminente.

Vous avez cinq minutes.

Tic. Tac.

Le temps est écoulé.
Si vous avez coché la réponse a), vous êtes d'un pragmatisme indéniable et bonne nouvelle, vous avez peut être une chance de vous en sortir. Si vous avez répondu b), alors, puisse le sort vous être favorable. Enfin si vous faites partie des âmes héroïques à avoir répondu c), félicitation ! Vous allez probablement mourir, mais au moins vous serez en paix avec vous-même.

Oh, et pour les plus malins qui auraient coché toutes les réponses, désolée, c'était un piège. Il fallait cocher la réponse cachée d) : Il n'existe aucun moyen de se préparer à l'enfer d'une guerre.

Morgan Stark l'avait bien compris. C'est pourquoi le dernier matin avant son départ ressembla à n'importe quel autre matin.

Elle s'était réveillée dans sa chambre au velours rouge qu'elle aimait tant, avait inspiré bien fort le parfum de Bucky imprégné dans ses draps et avait souris en lisant la note qu'il avait laissé sur la table de nuit à son attention.

La voilà donc devant le miroir de la salle de bain, une serviette sur la tête en train de se brosser les dents, comme si elle ne s'apprêtait pas à vivre une des pires journées de son existence. Le déni était un mécanisme de défense comme un autre, non ?

Elle empacta ses quelques affaires, refit le lit et prit même le temps d'arranger les coussins. En fait, toutes les excuses étaient bonnes pour ne pas quitter cette chambre trop vite.

Sa dernière nuit ici avait été magique.

Elle avait rit, elle avait pleuré, elle avait fais des promesses qu'elle n'était pas sur de pouvoir tenir et surtout elle s'était fait beaucoup de souvenirs.

Avant de partir, elle jeta un dernier coup d'œil dans le miroir et apprécia le reflet qu'il lui renvoyait. La jeune femme qui l'observait n'avait plus rien de la fille égarée et instable qu'elle était la première fois qu'elle avait franchis cette porte.

Elle portait la veste de Peter, celle qu'il lui avait prêtée le premier jour. Elle se souvint s'être tenue exactement au même endroit lorsqu'elle avait décrété qu'elle aimait bien le garçon maladroit et bienveillant qui lui avait offert sa veste.

Comment ne pas aimer Peter ? C'était le garçon le plus adorable qu'elle connaisse. Et la nuit dernière lui avait encore prouvée.

Alors que la soirée battait son plein et que tout le monde autour d'elle semblait heureux de se retrouver ensemble, elle avait ressentit le besoin de s'isoler juste un instant. Elle s'était mise à l'écart et avait fait ce qu'elle savait faire de mieux : observer.

Elle avait laissé les éclats de rire s'enrouler autour d'elle, les sourires s'imprimer dans sa mémoire et les voix devenir son hymne personnel.

Elle n'aurait pas pu rêver plus parfait comme dernière soirée.

Alors qu'elle appréciait ce moment de bonheur égoïste, Peter était venu s'accouder au bar derrière elle.

- Tu t'amuses ?

- Oh oui ! Je voulais juste... Prendre le temps d'apprécier l'instant.

Il lui avait souris et était venu faire tinter son verre contre le sien avant d'en boire une gorgée.

- Comment tu te sens ? Avait-il demandé doucement.

Elle avait prit une seconde de réflexion, les yeux toujours rivés sur sa famille, sa vrai famille avant de répondre au jeune homme.

After The EndOù les histoires vivent. Découvrez maintenant