Nadal/Djokovic

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(ils comprendront ta légende dans dix ans Nole)

Célébration inopinée

Novak a la célébration sobre.

Non, évidemment, non.

Rafael le regarde depuis son banc, pendant qu'il range ses affaires, il aimerait ne se concentrer uniquement que sur son sac, sur sa serviette et sa bouteille d'eau, mais peu importe ce qu'il peut y avoir dans son sac, il ne peut pas arrêter de se répéter en boucle qu'il vient de perdre, que Novak vient de le battre largement. C'est la première fois qu'il regrette qu'il y ait des spectateurs, il ne veut plus les entendre pour le moment, il veut juste aller se coucher et essayer d'oublier qu'il vient de perdre pour la première fois ici depuis des années. Ce n'était pas censé se passer comme ça, il devait encore être le favori absolu.

Si seulement c'était plus facile. Si seulement Novak se soumettait face à l'adversité, comme il l'avait déjà fait en octobre, pendant qu'il le battait sans grande difficulté en finale.

Il en revient à la conclusion que Novak a la célébration lourde et presque vulgaire avec le public, quand il le regarde en retournant dans les vestiaires. Il ne veut plus vraiment le voir, même si c'est un personnage intriguant. Il préfère le calme de Roger.

Malheureusement, Rafa savait qu'il devrait quand même le revoir en se changeant dans les vestiaires, même s'il a pris de l'avance en ne l'écoutant pas parler au micro, il n'a aucune idée du temps qu'il aurait dû prendre pour lui échapper. Il sait évidemment qu'il doit lui serrer la main une nouvelle fois et échanger quelques mots bienveillants, mais ce soir, Rafa est fatigué et il veut juste rentrer à son hôtel pour reprendre des forces et tenter d'oublier. Il vient de perdre à domicile et ça le déprime.

Novak est quelqu'un de beaucoup plus posé loin du public, mais ça ne l'empêche pas de porter sa fierté arrogante droit dans son sourire, il a raison de célébrer, il a gagné et il est valeureux, mais ça ne l'aide pas à se sentir mieux.

La poignée de main, le sourire, l'accolade presque humiliante. C'est trop pour lui. Rafa lance un dernier regard à Novak pour le féliciter sans mot, avant de sortir des vestiaires. Il le trouve toujours énigmatique et presque antipathique, mais il va mettre ça sur le compte de la différence de culture. Il est fatigué, et pour le moment, il n'est plus sa priorité.

Pendant ce temps, Novak lance quelques regards désespérés à la porte en espérant que son rival reviendra pour le féliciter un peu plus et lui montrer à quel point il est fier de lui.

Du moins, c'est ce que Rafa espère en fermant les yeux.

Fin

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